« Dis-moi où tu as mal »

Un enfant de deux ans, c’est si touchant… mais pas toujours facile à comprendre. L’autre jour, dans la pièce d’à côté, boum patatras, mon fils se fait mal ! Immenses pleurs. « Où as-tu mal ? » Et lui de me montrer le coin saillant de l’armoire. « Non, je te demande où tu as mal. À la jambe, à la tête ? » Et mon fils, entre deux flots de larmes, fixant le placard : « Non, là, là, là ! » Il m’a fallu cinq minutes pour comprendre où il souffrait et pouvoir le bien soigner.

Ça m’a fait penser que nous, adultes, nous sommes un peu comme ça avec Dieu notre Père. La vie, les événements, l’environnement sociétal, le péché nous blessent. A la question de Dieu « Mon enfant tout aimé, où as-tu mal ? », nous répondons dans la plainte : « C’est de la faute de notre société qui génère de la violence, brade les valeurs de vie, d’engagement, d’honnêteté, de fidélité, exacerbe l’appétit de consommation et la recherche d’argent, c’est là, là, là, le problème, la blessure. »

Ce n’est pourtant pas la question de Dieu. Lui dit à notre cœur : Dis-moi précisément où tu as mal, que je te soigne d’un doux baume et te guérisse par ma tendre sollicitude. »

Entendrons-nous ce murmure puissant de Dieu. Car les coins saillants d’armoire feront toujours mal, la vie en société aussi. Ce n’est qu’en acceptant que Dieu peut nous guérir à l’intime que nous serons, debout, capables de changer notre environnement. Et de limer les coins saillants d’armoires.

Bertrand LETHU

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