Éducation : attendre le moment favorable !

Je suis en train de faire une clôture. Il y a deux manières pour se fournir en matériaux. Soit vous voulez tout tout de suite : là, vous payez tout plein pot au magasin de bricolage.

Soit, dès la fin de l’hiver, vous guettez les catalogues de promotions. Fin mars, le grillage est en promo, pas les piquets, ni le béton prêt à l’emploi, ni le fil de fer. N’achetez que le grillage. A la mi-avril, le grillage n’est plus en promo, les piquets oui : c’est le moment favorable ! Le catalogue de mai vous apprend la bonne affaire du béton. Fin mai, le fil de fer ! Ça y est, vous avez tout obtenu dans de bonnes conditions…

J’ai l’impression que l’éducation ressemble à la clôture. Soit nous voulons au plus vite des enfants parfaitement éduqués, propres sur eux et instruits comme des encyclopédies. Alors, exigeons d’eux tout tout de suite en les saoulant de conseils, remarques, leçons, activités extra-scolaires. Ça marche-t-il ? A quel prix pour eux et nous ?

Soit nous allons pas à pas : de page en page de vie de nos enfants, nous scrutons les bonnes occasions, les moments favorables, les heures propices, les stades de développement pour éduquer, former et encourager.

Notre enfant fait mille d’efforts pour résorber ses difficultés à l’école ? Exigeons moins en vaisselle, musique ou maintien… Un film sur un pays pauvre l’a touché ? C’est peut-être l’ouverture attendue pour le sensibiliser au partage…

Les catalogues de bonnes affaires collent aux fêtes et aux saisons. La bonne affaire de l’éducation, la moins coûteuse en énergie et en exacerbations : coller aux rythmes propres de nos enfants ? Assurément.

Bertrand LETHU

Découvrez d'autres articles :