Claire de Castelbajac : vivre dans la joie de Dieu !

Qui est Claire de Castelbajac (1953-1975) ? C’est une jeune fille qui, au cours de sa brève existence et malgré de multiples épreuves, a rayonné la joie en mettant sa confiance en Dieu. Décédée à l’âge de 21 ans « en odeur de sainteté », sa cause en béatification est actuellement instruite à Rome. Découvrons ensemble cette belle figure spirituelle.

 

 

Voici la photo la plus connue de Claire : elle a ici 12 ans.

 

Son enfance

 

Claire de Castelbajac naît en 1953. Sa maman, Solange Rambaud a 40 ans au moment de la naissance. Elle a épousé, en 1951, un veuf qui a eu cinq enfants de sa première union. Louis de Castelbajac est banquier à la banque d’État du Maroc, ce qui explique que Claire passe à Rabat les cinq premières années de sa vie.

 

La jeune enfant a rapidement (et tout au long de sa vie) des problèmes de santé, notamment une toxicose aigüe à l’âge de quatre ans, dont elle est sauvée de justesse.

 

Pleine de vitalité, de joie de vivre et d’ouverture aux autres, Claire manifeste aussi très tôt un élan spirituel. Un jour, par exemple, à la messe dominicale, sa maman la prévient qu’elle va rester seule quelques instants pour que sa maman communie. Claire la regarde et lui répond avec naturel : « Je suis pas seule. Je reste avec Jésus. » Et elle attend sa maman en toute tranquillité. Elle n’a alors que 2 ans et demi.

La famille rentre définitivement en France en 1959 et s’installe dans une maison de famille en pleine campagne du Gers. Le curé de la paroisse remarque vite que Claire a le sens de Dieu et insiste pour qu’elle puisse faire rapidement sa première communion. Ce qu’elle fit à l’âge de cinq ans et demi.

 

 

Les années de collège

 

Pour la classe de sixième, en septembre 1964, elle part en pension au Sacré-Cœur de Toulouse. C’est un gros effort tant elle est attachée à ses parents et à leur maison du Gers. Au cours de ses années de collège, elle va s’appliquer à vivre dans la charité avec ses camarades de classe. Pour cela, elle s’appuie beaucoup sur le Seigneur en développant une vie de prière personnelle. Ce qui ne l’empêche pas d’être toujours prête pour de grands éclats de rire avec les bonnes amies qu’elle se fait à l’internat. Un texte dans un cahier personnel retrouvé après sa mort illustre bien son désir profond de vivre avec le Seigneur : « Que vous seriez content, Jésus chéri, si tout le monde allait au Ciel. Puisque je suis votre Messagère, et que je fais partie du quartier général missionnaire, je vais commencer à être missionnaire en vous priant de guérir X… et X…, je ferai tout ce que je pourrai pour vous aider. (…) J’ai fait un pacte d’amitié avec vous à mon Baptême, renouvelé à ma Profession de Foi, et à chaque Messe. Aussi, demain, puisqu’il y a la Messe, on va se rencontrer et bavarder ensemble. Mais, Bon Jésus, donnez-moi la force de résister à la tentation de parler aux voisines. Je ne parlerai qu’avec Vous, c’est promis ; ça sera mon premier effort, et quand je vous recevrai dans mon cœur, moi, indigne créature, et Vous, Dieu tout-puissant, c’est magnifique à penser, je Vous rencontrerai et je Vous parlerai autant que je pourrai. Pardon de n’avoir pas très bien écouté les Messes jusqu’ici, de n’avoir pas su Vous y rencontrer. Merci de m’avoir aidée à aimer X… Aujourd’hui, je n’y suis pas très bien arrivée, j’ai serré les poings, mais vous avez dû voir que j’ai fait des efforts, demain, aidez-moi à l’aimer encore plus. »

 

 

Les années de lycée

 

Les années de lycée de Claire correspondent aux années post-1968. C’est une période de fortes d’évolutions, dans la société bien sûr, mais aussi dans l’Église avec les réformes entreprises suite au Concile Vatican II. Ce contexte mouvant déstabilise un peu Claire d’autant qu’elle change d’établissement scolaire (le Sacré-Cœur de Toulouse, où elle était bien entourée, ferme son lycée). Toutefois, elle continue à montrer son sens des autres et sa ferveur religieuse. Elle écrit par exemple, le 15 avril 1969, à une amie affectée par ce changement d’école : « Pleure, ma chère amie, pleure si cela peut t’aider. Mais si c’est simplement par faiblesse d’âme, refrène-toi et tu obtiendras une grande victoire. Avec plusieurs victoires, on gagne la guerre. La vie est une guerre, vois-tu, une guerre contre la lâcheté et la faiblesse, car c’est la lâcheté qui pousse les hommes à faire le mal. Je t’assure, si tu obtiens de toi de sourire lorsque tu penses à ton malheur – plus ou moins inexistant – (pense aux Biafrais, aux victimes des communistes…), tu auras ensuite une fierté pure qui te donnera du courage pour continuer tes efforts. C’est si beau d’avoir de la noblesse d’âme… »

Et plus loin dans la même lettre, Claire poursuit : « N’as-tu pas senti le jour de Pâques, la joie de la Résurrection ? Pour moi, je me suis sentie allègre et légère, comme après une confession. C’est la joie des Enfants de Dieu.(…) Prie la Sainte Vierge, Elle veille sur toi et prie pour toi. Récite avec cœur des Ave Maria. Cela donne une immense paix de l’âme. »

 

En terminale, Claire a un nouveau problème de santé : une sciatique, probablement consécutive à deux mauvaises chutes. Elle va faire un long séjour à l’hôpital à Toulouse durant le printemps 1971, avant d’être opérée du dos en août. Ce sont des mois difficiles où elle souffre beaucoup. Son état l’empêche de passer son bac en juin. Au milieu de cette nouvelle épreuve, Claire garde une très grande confiance en Dieu et une joie de vivre. Ces mots adressés le 9 août 1971 depuis l’hôpital à ses parents, après son opération, en sont le signe : « Tout contribue à me rendre heureuse, ou plus exactement à me rendre plus heureuse, ce qui est vachement difficile. » La veille, toujours attentive à son entourage, elle leur écrivait :

« Je recommande à vos prières :

‒ une grand’mère qui a perdu son mari, hébétée.

‒ les parents d’un garçon de 17 ans qui l’entendent gémir la journée. Quel supplice pour eux ! Il est dans la chambre à côté.

‒ un garçon de 14 ans qui semble beaucoup souffrir.

‒ et enfin tous les autres malades de l’hôpital qui n’ont pas la force de Dieu.

(…) Je vous embrasse comme je vous aime. Claire »

 

 

Les études supérieures de Claire

 

Attirée par l’art, elle décide, après son bac en septembre 1971, de préparer le concours du « Restauro », un institut de restauration d’œuvres d’art, situé à Rome. Cet établissement de grand renom, dépendant du Ministère italien de la culture, ne recrute que trois candidats étrangers par an.

 

De septembre 1971 à décembre 1972, Claire travaille durement, sans oublier les œuvres de charité. Par exemple, à cette époque, elle fabrique et distribue des gâteaux à des pauvres repérés dans la rue. Elle visite aussi très régulièrement des personnes âgées.

Au printemps 1972, pour mieux se préparer, elle fait un premier long séjour à Rome puis y retourne à l’automne. Juste avant Noël, alors qu’elle est rentrée dans le Gers, elle apprend son admission. C’est un beau succès compte tenu de la difficulté du concours ! En janvier 1973, elle commence sa scolarité au Restauro. Elle découvre, chez un certain nombre d’étudiants, une mentalité bien loin de ses valeurs : athéisme ou indifférence à la foi, recherche du plaisir sous toutes ses formes… Des garçons lui font des propositions… Parce qu’elle s’appuie sur Dieu et qu’elle a un grand idéal de pureté, Claire ne se laisse pas (et ne se laissera pas) entraîner dans ce type de relations. Cela ne se fait pas sans efforts ni lutte intérieure pour tenir bon, comme en témoigne cette lettre de fin janvier 1973 à ses parents : « Mais ce dont j’ai peur à présent, c’est de moi ; car je vais tout vous dire. Je ne suis guère encouragée par des gens bien, comme à Toulouse ; alors quelquefois, les voyant, je me dis que ce ne doit pas être désagréable de se faire peloter par un beau mec. Et je suis tellement consciente que je n’ai qu’un mot à dire, un regard à jeter ou un geste à faire pour en avoir deux ou trois à ma dévotion ! Alors, je prie, je prie, pour avoir le courage, je pourrais même quelquefois dire l’héroïsme de résister, de n’avoir aucun ragazzo [garçon, copain], avant mes fiançailles. »

 

À Rome, grande capitale et ville tourbillonnante, la jeune Gersoise est bien loin de sa famille, de ses amies chères, de ses racines. La situation est inconfortable d’autant que, dans un premier temps, elle peine à se faire des amies avec qui vraiment partager. La solitude lui pèse. Au bout de quelques mois, à partir du printemps 1973, elle fait connaissance avec des jeunes filles beaucoup plus proches d’elle par l’éducation. Très vite, elle s’en fait des amies. Toutefois, ces personnes de qualité n’ont pas le même attrait que Claire pour les choses de Dieu. Qu’à cela ne tienne, comme elle l’a souvent fait par le passé, Claire se met en quête de leur témoigner des bienfaits de la foi chrétienne. Mais les nouvelles amies ne sont pas aussi réceptives que souhaité et… la « dolce vita » a bien des attraits ! Claire vit alors, pendant quelques mois, une période où elle travaille peu pour ses études au Restauro, se couche tard, profite de la vie mondaine romaine. Le cocktail n’est pas bon : une vie peu organisée et peu équilibrée, trop de sollicitations, une liberté nouvelle grisante, un temps réduit pour l’intériorité. Claire ne fait pas de bêtises notoires ni ne cesse la pratique religieuse, mais la réalité est là : sa vie de foi est moins ardente que par le passé. Les relations avec ses amies de Rome sont bientôt en dents de scie… jusqu’à une rupture amicale qui lui fait bien mal, au printemps 1974.

 

Heureusement, le « capital spirituel » qu’elle a emmagasiné au fil de ses années d’enfance et d’adolescence ainsi que le lien fort qu’elle garde avec ses parents et quelques bonnes amies de collège la conduisent à un bienheureux sursaut. Elle écrit à ses parents le 8 mai 1974 : « J’ai faim de vos jugements sains, de votre sagesse de la vie, de votre simplicité de pensée, de votre philosophie. De tout ce qui fait que tout ce qui vous touche et vous entoure, devient quelque chose de libre de toute insalubrité, de gai, d’heureux, de sans problème. (…) Je me sens seule, et si jeune dans ma solitude, si vulnérable ; et si j’en juge par mon expérience actuelle, invivable, je me sens ici toute autre que dans ma peau. »

 

Par chance aussi, au printemps 1974, une cousine lui fait faire la connaissance de son groupe d’amis à Rome. Claire passe avec eux un vivre week-end à la campagne, bonne occasion de s’extraire de la ville.

Claire remonte alors la pente et devient capable de s’exclamer : « La joie de Dieu c’est quand Dieu prend plus de place dans ton âme que tout le côté humain et désespérant. » (à une amie, 3 mai 1974)

Quelques semaines plus tard, elle écrit à ses parents : « Je continue à nager dans la Paix et la joie intérieure. J’aime tout le monde et j’ai envie de rendre tout le monde heureux : ça doit être ça la joie des enfants de Dieu ! Depuis le temps que je la cherche… »

 

À propos de cette période romaine, une de ses bonnes amies dira plus tard (Famille Chrétienne, 7 janvier 2011) : « À partir de 1973, quand étudiante en restauration de tableaux, elle a vécu à Rome une période de tentations, je n’ai pas été inquiète. Oui, ses grands yeux foncés, ses cheveux bruns et son nom de famille plaisaient aux Italiens, oui elle était reçue dans des salons d’apparat mais Claire avait depuis longtemps fait des choix très profonds. Sa constance devait lui permettre de choisir au final l’attitude droite. Peu de temps avant sa mort, à son retour de pèlerinage en Terre Sainte, mon mari et moi l’avons découverte rayonnante. Elle était sortie victorieuse des turbulences. »

 

 

 

 

Les derniers mois de Claire

 

En août 1974, à Lourdes, Claire se met au service des malades lors du Pèlerinage National  qu’elle vit pour la troisième année consécutive. Un aumônier témoignera  à son sujet quelques mois après son décès : « J’ai connu Claire à Lourdes, alors qu’elle prodiguait son amour aux malades de la Salle Saint Jean-Baptiste, à l’Asile Notre-Dame. C’était une âme pleine de délicatesse, toute de lumière et rayonnante de joie. Elle faisait une forte impression. On sentait qu’elle était habitée par Dieu, elle vivait déjà dans l’Au-Delà, avec Marie, les Anges, les Saints et Saintes, comme avec des membres de sa famille : ils étaient ses amis et elle traitait avec eux de tous ses problèmes, attendant une réponse dans une confiance imperturbable. Et jamais elle n’a été déçue. D’ailleurs, ce que Dieu avait voulu pour elle, elle le voulait également, d’où sa paix profonde. Pendant plusieurs années, elle a participé à la veillée de la Lumière. Elle y mettait tout son cœur, elle aimait tant à faire plaisir aux malades ! »

 

Fin septembre 1974, elle a la chance de participer à un pèlerinage en Terre Sainte. Elle écrit à ses parents : « Je vis tellement que je ne sais plus l’exprimer. Je suis en train de me convertir complètement, de creuser ma foi, de trouver son vrai sens, et j’apprends continuellement le b,a, ba de ma religion, me rendant compte que je suis d’une ignardise crasse. Alors, pour l’instant, j’emmagasine un maximum d’éléments de ferveur, de piété, d’exemple, de pauvreté d’esprit, pour pouvoir, à Rome, organiser ma vie comme je l’entends maintenant, et non comme je la vivais. […]  Je commence à saisir le sens du mot Amour de Dieu : il ne faut pas, je crois, se passionner pour des questions adjacentes, mais tout pointer vers Dieu, et que vers Lui. » (25 septembre 1974)

Quelques jours plus tard, elle écrit à une amie : « un pèlerinage harassant et bouleversant au sens propre du terme. Ma vie a complètement changé d’optique en trois semaines : au-delà de ma familiarité avec la Sainte Vierge, je découvre l’Amour de Dieu, immense, étonnant et si simple. […] je voudrais déverser sur toi de cette Foi qui maintenant m’inonde et t’en donner la recette : lis la Bible, commence par Saint Jean, dis des chapelets et donne-toi quelques minutes par jour pour l’oraison. La charité chrétienne, c’est d’aimer les autres parce que Dieu les aime. Voilà, entre autres, ce qui me bouleverse de joie divine. […] J’espère que je ne parle pas trop en bonne sœur, mais je me sens pleine de joie divine. » (5 octobre 1974)

 

À partir du 16 octobre, elle séjourne pour deux mois à Assise avec ses collègues du Restauro. Ils doivent restaurer des fresques à la Basilique. C’est une période pleine d’un bonheur spirituel pour Claire. Elle continue à laisser descendre en elle les grâces reçues en Terre Sainte, ainsi qu’on le voit dans cette lettre à sa sœur (1er novembre 1974) : « Maman t’a-t-elle dit que j’étais convertie ? Ce pèlerinage m’a littéralement tourneboulée. J’essaie de quitter « le vieil homme » et de faire peau neuve. Je m’émerveille de la quantité d’Amour de Dieu, et je l’admire aussi de m’avoir donné tant de grâces en retour de Rien. Je viens de commencer ma vingt-deuxième année, avec infiniment d’Espérance. »

Pendant ce séjour béni, Claire a la chance de restaurer une fresque de sa sainte patronne, sainte Claire. Tout ce qu’elle vit, ce qu’elle lit, ce qu’elle fait la transporte et la rapproche de Dieu. Elle écrit à ses parents : « Mais sentez-vous à quel point je suis heureuse ? Je me suis demandé toute la journée si la communion des cœurs existait à ce degré ? Je suis dans la félicité, la béatitude jamais expérimentée jusque là. » (12 novembre 1974)

 

Elle rentre pour Noël dans le Gers, à Lauret. Elle partage à sa maman sa joie immense : « Je suis tellement heureuse que si je mourais maintenant, je crois que j’irai au ciel tout droit, puisque le ciel c’est la louange de Dieu, et j’y suis déjà. »

 

Début janvier 1975, alors qu’elle s’apprête à rentrer à Rome, une grosse fièvre démarre. Quelques jours plus tard une méningo-encéphalite est diagnostiquée. Claire décède à l’hôpital de Toulouse le 22 janvier.

 

 

Les témoignages sur Claire de Castelbajac, après son décès

La mort de Claire est évidemment un cataclysme, pour les parents, la famille, les amis ou les collègues de la jeune fille au Restauro. L’accablement et la tristesse sont là bien sûr, mais très vite après les obsèques les témoignages affluent, comme celui-ci, adressé aux parents de Claire : « Il faut que je vous dise combien la disparition de Claire a changé ma vie. C’est comme si elle me poussait en avant, tout en me prenant la main pour me guider. C’est avec une joie infinie que je découvre combien je me contentais de peu jusqu’à  présent, et qu’il existe des merveilles qui m’étaient inconnues. Je pensais que le bien par le cœur était seul valable, et maintenant, je sais que sans la connaissance de Dieu et de l’Évangile, on ne peut rien. P… elle aussi, éprouve cette joie de la marche en avant ; nous savons que nous la devons à Claire qui nous aimait ; et nous parlons de Claire avec une grande douceur. »

Ou encore, ce témoignage envoyé par les Bénédictines d’Assise qui avaient été les hôtes de Claire pendant son séjour à Assise : « Claire a été chez nous deux mois seulement, mais elle a laissé tout son sourire, toute sa simplicité joyeuse, quelque chose de son âme… et nous ne l’oublierons jamais. […] Toutes les fois que nous allons à la Basilique de Saint François, c’est encore Claire que nous trouvons, en admirant les fresques où sa main et surtout son âme se sont posées. Le Bon Dieu vous a donné la joie d’avoir élevé une telle fille !… »

 

Bientôt des personnes demandent que soient compilés des souvenirs. Les parents de Claire sont rétifs. Mais le propre frère de Madame de Castelbajac, religieux carme, invite instamment sa sœur à le faire : « Je te fais un devoir de conscience d’écrire sur ta fille, cela portera des fruits spirituels. » Solange de Castelbajac obéit. Avec son mari, elle publie à compte d’auteur un premier livre uniquement pour l’entourage familial et amical : Claire de Castelbajac 26 octobre 1953 – 22 janvier 1975.

Ce livre rejoint des personnes qui n’ont pas connues Claire de son vivant et qui disent être profondément touchées. La jeune fille devient pour elles une amie du Ciel !

Le rayonnement de Claire continue à grandir au point que Mgr Rigaud, archevêque d’Auch dans les années 1980, demande à Madame de Castelbajac d’écrire un deuxième livre, plus chronologique cette fois. C’est ainsi que paraît en 1986 Vivre Dieu dans la joie : Claire de Castelbajac. Cet ouvrage, réédité en 2023 par Yeshoua Éditions, s’est vendu à plus de 20000 exemplaires depuis la première édition, et a été traduit en plusieurs langues.

En 1990, est ouverte l’enquête diocésaine en vue d’une éventuelle béatification de Claire (le fait de la déclarer bienheureuse). Le dossier de 14000 pages, bouclé en 2008, est actuellement étudié au Vatican.

 

Durant toutes ces années, de nombreuses personnes ont dit avoir reçu des grâces par l’intercession de Claire, certaines se sont converties au Christ en découvrant cette figure spirituelle de notre temps.

 

 

Le message spirituel de Claire

 

Claire n’a pas cherché, en tant que tel, à faire passer un message spirituel… Elle n’était qu’une jeune fille qui a vécu sa vie ! Mais avec le recul, il est possible de discerner ce qui fait d’elle un témoin à imiter, une véritable figure spirituelle. Notons six points :

 

  • Claire a désiré la sainteté.

Claire n’a bien sûr pas voulu être une statue en plâtre sur un autel… Elle avait juste conscience qu’être vraiment chrétien, c’est vouloir être saint, c’est vouloir vivre de la vie de Dieu. Elle écrit par exemple : « Je commence à saisir le sens du mot Amour de Dieu : il ne faut pas, je crois, se passionner pour des questions adjacentes, mais tout pointer vers Dieu, et que vers Lui. » (à ses parents, le 25 septembre 1974)

Claire a compris que la sainteté n’était pas nécessairement de faire des choses extraordinaires pour Dieu mais vivre le quotidien d’une vie ordinaire avec amour, et dans l’amour de Dieu. En cela, sa vie peut parler à tout chrétien.

 

  • Claire a su s’émerveiller

Elle voit dans la Création l’œuvre bonne de Dieu et sait le remercier pour toutes ses bontés. Elle affectionne les animaux, elle est aussi capable de s’émerveiller pour une fleur ou un paysage. Elle écrit par exemple à une amie (le 1er juillet 1969, à 15 ans) : « Samedi, lever à 5 heures du matin pour aller chercher des champignons : c’était sublime ! Il faudra que je te montre le bois au lever du soleil, je ne mets pas d’adjectifs, il n’y en a pas. Si : c’était cathédralesque ! (…) je suis en pleine plénitude de bonheur, et j’espère que toi aussi. »

 

  • Claire a développé une familiarité avec le Ciel

Claire avait conscience que le monde visible n’est pas la totalité du monde. Elle avait un compagnonnage spirituel avec les anges, elle invoquait les saints, elle était proche de la Vierge Marie. Elle manifestait par là que la vie ne s’arrête pas avec la mort, que la vie éternelle commence dès ici-bas.

 

  • Claire a vécu le combat spirituel

Comme tout le monde, Claire a eu des tentations, parfois fortes. Elle comprend que la réponse d’amour à donner à Dieu nécessite des efforts, une décision intérieure, une lutte contre le mal. Elle vit donc ce que l’on appelle traditionnellement « le combat spirituel ». Elle s’appuie sur Dieu pour résister au découragement, à la facilité, au péché. Elle sait – et elle découvre de plus en plus – que la victoire ne se gagne pas à la force du poignet mais en s’arrimant à Dieu : « J’ai bien besoin de vos prières et des prières de tout le monde : je suis en période de basse pression soumise à Haute température. » (depuis Rome, à ses parents, le 30 janvier 1973)

 

  • Claire a vécu le don d’elle-même

Dès le plus jeune âge de sa fille, Solange de Castelbajac lui apprend à tout offrir à Dieu, y compris ce qui est difficile à vivre : peines, contrariétés, difficultés, échecs, humiliations, souffrances… Il s’agit, à la suite de Jésus qui a donné sa vie, de vivre le don de soi. Un don de soi qui, d’une manière ou d’une autre, porte un fruit spirituel. Claire prend donc peu à peu conscience que le secret d’une vie réussie est dans le don de soi-même. On le voit par exemple dans cette lettre à sa sœur, rédigée au cours d’une année éprouvante (Madame de Castelbajac est alitée pendant près d’un an, avec des séjours à l’hôpital) : « En tout cas, de cette triste période, j’en ressors mûrie et grandie, car j’ai vu que l’on ne vivait pas pour soi mais pour les autres, et que tout le monde est fait pour vivre pour les autres, et pour les rendre heureux. C’est profondément difficile, mais quand on y arrive, c’est beau. » (15 février 1971) Et dans la même lettre, elle ajoute : « Heureusement que Maman m’a appris à offrir le moindre acte, sinon, le pauvre Bon Dieu serait bien mal accueilli dans mon âme. »

Ce don d’elle-même passe aussi par des actes de charité qui commencent dès l’enfance quand, par exemple, elle donne des poupées qu’elle affectionne particulièrement.

 

 

  • Claire est passée d’une joie humaine à une joie proprement spirituelle

Claire a, certes, naturellement un tempérament positif, joyeux. Mais ce qui est beau, c’est que sa joie va gagner en profondeur. Dans une lettre à une amie (3 mai 1974), elle résume bien ce cheminement qui l’a conduite à choisir et re-choisir la vie avec Dieu, malgré les épreuves et les turbulences : « Quand j’étais petite, les oncles et les vieilles tantes disaient de moi, en tremblotant, à Maman : « C’est merveilleux comme Claire possède la joie de Dieu ». Ça, je sais qu’on l’a dit souvent de moi jusqu’à il y a deux ou trois ans. Ils sont marrants. C’est facile d’avoir la « joie de Dieu » quand on a de quoi bouffer, des affections imbougeables, quand on est bien lavé, aimé, nourri, soigné… Ce n’est pas la joie de Dieu, alors ! C’est tout simplement la joie de vivre… et c’est déjà beaucoup ! La joie de Dieu, c’est quand Dieu prend plus de place dans ton âme que tout le côté humain et désespérant. »

 

 

Bertrand LETHU,

auteur du guide « Quinze secrets pour se relier à Dieu »

 

 

 

 

 

Les livres de référence sur Claire de Castelbajac

 

La couverture du livre Claire de Castelbajac 26 octobre 1953 – 22 janvier 1975, écrit par la maman de Claire, Solange de Castelbajac.
  • Claire de Castelbajac, 26 octobre 1953 – 22 janvier 1975, par Madame Solange de Castelbajac (la maman de Claire). C’est le tout premier ouvrage consacré à Claire, publié en 1978. C’est un très beau livre, déjà diffusé à près de 10000 exemplaires, pour plonger aux prémices du rayonnement de Claire. Ouvrage de référence, il a été réédité par Yeshoua Éditions. À commander par exemple sur Boutique des Familles.

 

La couverture du livre Vivre Dieu dans la joie : Claire de Castelbajac. C’est le deuxième livre écrit par Madame de Castelbajac.
  • Vivre Dieu dans la joie : Claire de Castelbajac, par Solange de Castelbajac. Ce deuxième livre de la maman de Claire a été écrit à la demande de Mgr Rigaud, archevêque d’Auch, et publié pour la première fois en 1986. Depuis, il a été diffusé à plus de 20000 exemplaires en langue française, et traduit en plusieurs langues. C’est un ouvrage très apprécié, notamment des jeunes, qui offre lui aussi de larges extraits de lettres de Claire, introduits par des éléments biographiques. Ce livre, réédité en 2023 par Yeshoua Éditions, compte aussi de nombreuses photos de Claire, en noir et blanc et en couleurs. À commander par exemple sur Boutique des Familles.

 

  • Claire de Castelbajac, Que ma joie demeure, par le Père Dominique-Marie Dauzet, éditions Plon, 2021. Ce livre, écrit par un historien, a été édité pour la première fois en 2010 avec l’idée de dresser un portrait plus historique de Claire de Castelbajac.

 

  • Prier 15 jours avec Claire de Castelbajac, par Mère Emmanuelle, de l’Abbaye de Boulaur, éditions Nouvelle Cité, 2018. Ce livre permet de se familiariser avec ce qui fit la vie spirituelle de Claire.

 

La Couverture du Livre « Moi, Claire de Castelbajac… », de Laurence Bohec
  • « Moi, Claire de Castelbajac… », par Laurence Bohec. Un excellent livre, court et vivifiant ! Son auteur, très bonne connaisseuse de Claire de Castelbajac, a aussi écrit une pièce de théâtre sur la jeune Gersoise. C’est d’ailleurs grâce à la découverte de la figure spirituelle de Claire de Castelbajac que Laurence Bohec a renoué avec la foi au Christ. Publié par Yeshoua Éditions, « Moi, Claire de Castelbajac… » peut, par exemple, être commandé sur Boutique des Familles.

 

 

Site internet de référence sur Claire : https://www.boulaur.org/site/claire/

 

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