Que faut-il penser des miracles ?

« Face aux miracles » : un très bon livre d’un très bon auteur qui s’est déjà illustré avec l’ouvrage « Un autre son de cloche » sur l’histoire de l’Église. Ici, Jacques Laurentie s’intéresse aux phénomènes miraculeux et les analyse. Interview.

 

Le livre « Face aux miracles » (Editions Téqui) de Jacques Laurentie intéressera tous ceux, non croyants ou croyants, qui veulent y voir plus clair dans les phénomènes qualifiés de miraculeux ou d’inexpliqués.

 

Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?

 

Jacques Laurentie : La genèse de ce livre est à chercher d’une part dans des échanges avec de jeunes adultes, et d’autre part dans ma formation scientifique.

Depuis de nombreuses années, j’avais noté qu’il existait parmi les jeunes, croyants ou non, des interrogations sur les phénomènes miraculeux. Interrogations qui étaient presque systématiquement fermées par la pensée ambiante matérialiste et une maîtrise faible des sciences. Et, lorsque je leur donnai quelques clés de lecture, quelques faits, ou encore quelques chiffres, leur étonnement laissait entrevoir un trouble qui imposait une nouvelle réflexion, un nouveau regard.

La seconde raison fut ma passion des sciences. Je puis dire que d’une certaine façon, ma foi est « scientifique » et « logique », en ce sens que, dans la droite ligne du Concile Vatican 1, j’aime à chercher les « traces de Dieu », dans les mathématiques, la physique, ou encore la chimie, disciplines qui traduisent notre univers. Le célèbre astrophysicien George Fitzgerald Smoot, suite à une capture de la lumière aux confins de l’univers, a dit lors de la conférence de presse avoir vu « le visage de Dieu ». Et je pense, qu’à travers des phénomènes scientifiques, et ici plus particulièrement en mêlant science et miracle, il est possible d’apercevoir sinon le visage de Dieu, du moins sa manifestation.

Fort de ces constats, j’ai donc souhaité, sur le principe d’une enquête, compiler en un livre les miracles les plus emblématiques, et surtout, ceux pour lesquels nous disposons de relevés et de mesures modernes non opposables.

 

 

Que ressort-il de votre étude sur les miracles ?

 

Jacques Laurentie : Le livre s’attache, après un rappel historique des faits, à explorer les pistes communément proposées si on exclut la notion de miracle divin. Dit autrement, à regarder quelles sont les explications données pour expliquer les miracles qui sont une réalité factuelle. J’utilise là, des chiffres, des probabilités, des rapports médicaux, des mesures scientifiques, que je mets en face des explications dites rationnelles.

Par exemple, pour l’apparition de Fatima qui se réalise devant plus de 50 000 personnes, des scientifiques vont associer pendant longtemps la « danse du soleil » à un phénomène météorologique. Sauf que cette explication, comme je le démontre dans le livre, ne tient pas. Dans le cas du Linceul de Turin, les matérialistes se réfugient derrière le célèbre test au carbone 14, effectué en 1988 et qui donne une origine moyenne-âgeuse au linge. Sauf que nous avons des traces (dessin) dudit Linceul antérieures à la date définie par le carbone 14, et que de toutes les façons, à ce jour, à notre époque qui a conquis l’atome et la Lune, personne, je dis bien aucun laboratoire au monde, n’a été en mesure de reproduire à l’identique l’image formée sur ce célèbre linge. Sauf une équipe de chercheurs, en utilisant un accélérateur à particule… Je vous laisse découvrir dans le livre la conclusion de leur résultat, connu sous le vocable de « flash de la résurrection ».

Il ressort de ces quelque 300 pages, que notre société moderne, capable de se déplacer au-delà de la vitesse du son, et capable de maîtriser la fusion nucléaire, se retrouve avec les connaissances techniques d’un enfant de deux ans, face à une « peinture » comme celle de Guadalupe. Face aux guérisons inexpliquées et spontanées de Lourdes. Face à une statue qui se met à générer du liquide testé en laboratoire comme étant lacrymal humain. Ou encore face aux prodiges inexplicables d’un moine qui pourtant a été suivi et ausculté par plus de 50 médecins.

Dès lors, quelle conclusion doit s’imposer à nous ? Il n’y en a que deux possibles : soit nous faisons face à des phénomènes que la science n’est pas encore en mesure de comprendre. Et c’est le terme « encore » qui ici est important. Soit, nous faisons face à des manifestations qui sortent du champ physique de notre univers, et qui dans ce cas sont nécessairement « signe » d’une intelligence extérieure.

Et le livre tend à regarder dans le détail la première hypothèse et à démontrer pourquoi la théorie du « progrès qui finira par tout expliquer » est fragile.

 

 

Qu’espérez-vous pour votre lecteur au terme de la lecture de votre ouvrage ?

 

Jacques Laurentie : Déjà qu’il passe un bon moment ! Le livre est conçu autour de chapitres indépendants, qui unitairement font environ 30 pages. C’est donc un format facile et rapide à lire. Une partie de notre jeunesse ne sait plus lire, passant trop de temps sur les réseaux sociaux et les vidéos en ligne. Ce format leur conviendra plus aisément. Et pour les lecteurs plus assidus, la totalité de l’ouvrage, soit plus de 300 pages, permettra une immersion dans des phénomènes qu’ils connaissent nécessairement, mais qu’ils n’ont pas, ou peu, approfondit.

Mon premier souhait serait que ce livre soit avant tout lu par des non-croyants, des personnes éloignées de l’Eglise. Mais, cela n’est pas évident, car les réseaux médiatiques susceptibles de présenter le livre sont dans l’univers catholique. Néanmoins, à l’image de mon premier livre (Un autre son de cloche) qui mettait en perspectives des faits historiques et sociétaux classiquement reprochés à l’Eglise, je sais que petit à petit, l’ouvrage se retrouve entre certaines mains éloignées de notre foi.

L’idée étant encore et toujours de provoquer la réflexion, d’amener le lecteur à approfondir les quelques pistes que je lui donne. Un miracle, sauf cas particulier, ne donne pas la foi, mais il peut amener à un autre regard, une prise de conscience sur notre place dans l’univers. Il peut aussi amener sur un chemin de questions métaphysiques. Ce livre a cet espoir, celui de faire sortir le lecteur, quelques heures, du commun de sa vie où les problèmes sont principalement liés à l’intendance, la finance et la santé, pour l’amener à prendre du recul. Et ce par le biais des sciences face aux miracles. Si les miracles sont bien miraculeux, alors, cela implique pas mal de choses…

 

Propos recueillis par Bertrand Lethu

Directeur de la publication de chretiensaujourdhui.com

Auteur de « Quinze secrets pour se relier à Dieu »

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