Cette bande dessinée est l’adaptation du roman et non du film. An 27, Jérusalem est sous le joug de l’Empire romain. Alors que couve une rébellion, Juda Ben Hur, prince de Judée, retrouve après cinq ans d’absence son ami d’enfance, Messala, devenu tribun romain.
L’origine de Ben-Hur se trouve dans un roman écrit en 1880 par le général américain Lew Wallace : « A Tale of Christ ». Adapté au théâtre en 1899, il fut joué pendant 20 ans sans interruption aux États-Unis.
Jean-Yves Mitton, né en 1945 à Toulouse, est l’auteur de plusieurs séries à succès : Vae Victis, Quetzalcoatl, Attila, Chroniques Barbares, … et voici Ben Hur. Une série de plus ? Pas avec Mitton. Avec lui, c’est un plus et non une répétition, un remake ou… ce qu’on voudra. D’autant plus que, dès les premières planches, on peut remarquer des différences avec les précédentes.
Mitton n’est pas un croyant, mais l’auteur de Vae Victis nous a plus habitués aux ténèbres qu’au Ciel. Et son œuvre décrit mieux l’enfer des hommes sur la terre que dans la géhenne. Mais les différences sont là. Le dessin d’abord, beaucoup plus lumineux, les contours des personnages et des objets, pleins, moins bigarrés, les visages moins sauvages ou bestiaux, même ceux des Romains, les maisons ou monuments ne ressemblent pas à des châteaux hantés, les paysages ne sont plus des décors de cauchemar.
Juda est un véritable héros, positivement parlant. Non qu’il ait la puissance, au contraire, mais parce qu’il semble rester pur, même dans l’adversité. Nous dirions presque innocent. Tout comme Messala, par contraste, fait figure de méchant jusqu’à la caricature. Il y a là peut-être un retour partiel du héros classique de la BD. Ainsi, le dessin rejoint le récit dans un même esprit d’apaisement ; même si l’histoire ne peut qu’être dramatique, elle devient humaine.
Les 4 tomes « Messala », « Quintus Arius », « Cheik Ildekim » et « Golgotha » ont été nominés par le Prix Gabriel.
A partir de 10 ans.