La fête de la Chandeleur (le 2 février)

Les crèpes de la Chandeleur

Le 2 février, on déguste des crêpes et on a bien raison. En plus de vous proposer une très bonne recette de crêpes de la Chandeleur, nous allons aussi vous donner des précisions sur cette fête, son histoire, ses traditions et son actualité. Bonne lecture et bonne dégustation !

 

 

La Chandeleur est une fête religieuse chrétienne fixée au 2 février. Son nom officiel est la Présentation de Jésus au Temple. Avant la réforme liturgique initiée par le Concile Vatican II (1962-1965), cette fête venait clore le temps liturgique de Noël. Aujourd’hui, elle se situe dans le temps dit « ordinaire » mais elle a quand même à voir avec la fête de Nativité !

 

Présentation de Jésus au Temple
On sait que la fête de la Présentation de Jésus au Temple est célébrée dans l’Eglise depuis le 4ème siècle au moins. Plus tard, au 7ème siècle, des processions à la bougie (aux chandelles !) dès l’aurore, sont organisées.

 

La Chandeleur trouve son origine dans l’Evangile

En effet, l’Évangile (Luc, chapitre 2) rappelle que 40 jours après Noël, Marie, la maman de Jésus, et Joseph, son époux, présentent Jésus au Temple de Jérusalem. Ils se conforment ainsi, avec beaucoup d’humilité et de piété, à la tradition juive qui prévoit que tout premier-né masculin soit consacré au Seigneur.

Cet épisode au Temple est l’occasion de découvrir deux personnages de grande foi qui attendent le Messie : le vieillard Syméon, et Anne, une femme âgée de 84 ans. Par une inspiration divine, Syméon comprend que Jésus n’est pas un enfant comme les autres : il reconnaît en lui le Sauveur envoyé à Israël. Alors que Jésus est placé dans ses bras, il se met à bénir Dieu en lui disant : « Maintenant ô Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut [note : c’est-à-dire le fait d’être sauvé] que tu préparais à la face des peuples, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

Portant Jésus, Syméon parle de « lumière » qui éclaire les nations. C’est en lien avec cette « profession de foi » du vieillard que les chrétiens ont pris l’habitude (à partir du 7ème siècle) de vivre une procession éclairée à la bougie, aux « chandelles ». Ce sont ces petites « lumières », ces cierges, ces chandelles qui ont donné au 2 février le nom usuel de « Chandeleur » (l’expression latine « festa candelarum » qui signifie « fête des chandelles »).

Au Temple, il y a aussi Anne, une femme prophète, qui y passe ses journées. En voyant Jésus, elle se met à proclamer les louanges de Dieu et à parler de l’enfant à tous ceux qui attendent la délivrance d’Israël : elle reconnaît, avec les yeux de la foi, alors même que Jésus n’est encore qu’un nourrisson, qu’il a une mission divine toute spéciale.

 

Dans la fidélité à la loi juive, Marie et Joseph ont présenté leur enfant au Temple, quarante jours après sa naissance. Ici un vitrail avec, à droite le vieillard Syméon (celui-ci est vêtu de rouge, couleur de l’Esprit-Saint qui l’habite, et de violet qui est parfois le couleur de la foi) et la prophétesse Anne (celle-ci est habillée en vert, couleur de l’espérance, espérance qu’elle professe par ses paroles).

La ferveur du vieillard Syméon comme celle de la prophétesse Anne sont un exemple pour les croyants : parce qu’ils sont familiers de la prière au Temple, ces deux personnages sont capables de voir par delà les apparences (un petit bébé) la présence de Dieu. La fête de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem permet aux chrétiens de se rappeler que la prière rend encore plus capable de découvrir la présence et l’action du Seigneur dans ce monde et dans leur vie.

 

 

La procession aux flambeaux

La messe du 2 février commence par une procession avec des cierges, une procession qui commence idéalement à l’extérieur de l’église, pour se rappeler la montée de la Sainte Famille (Jésus, Marie et Joseph) vers le Temple de Jérusalem. Cette procession permet aussi de se souvenir du vieillard Syméon et de la prophétesse Anne qui, sous l’impulsion de l’esprit-Saint, vinrent également au Temple où ils reconnurent leur Seigneur en voyant l’enfant-Jésus. Comme le dit le prêtre dans la prière d’ouverture : « Il en va de même pour nous : rassemblés par l’Esprit, nous allons nous mettre en marche vers la maison de Dieu (ou vers l’autel du Seigneur [note : si la procession commence dans l’église]) à la rencontre du Christ ; nous le trouverons, et nous le reconnaîtrons à la fraction du pain en attendant sa venue dans la gloire. »

 

La procession aux flambeaux est un moment très beau à vivre.

Au début de la procession, le prêtre bénit les cierges en prononçant par exemple cette prière qui fait justement référence à la « lumière » dont parlait Syméon : « Seigneur Dieu, véritable lumière, source et foyer de la lumière éternelle, fais resplendir au coeur de tes fidèles la lumière qui jamais ne s’éteint ; donne à ceux qui portent ces cierges, et qui en sont illuminés dans ce temple, de parvenir à la splendeur de ta gloire. » La procession se déroule ensuite accompagnée d’un chant.

 

La tradition des crêpes de la Chandeleur

Pour les croyants, la Chandeleur est donc une grande fête. Elle est traditionnellement fêtée avec des crêpes qui, par leur forme ronde et dorée, rappellent le disque solaire, et donc la « lumière ».

 

Les crèpes de la Chandeleur
Les crêpes de la Chandeleur : leur forme ronde, en forme de soleil, rappelle la lumière, le « Christ, lumière des nations ».

 

La Chandeleur est une belle occasion de réunir tous les membres de votre famille pour passer un moment agréable entre enfants et adultes. La participation de tous donne une ambiance chaleureuse à cette petite fête familiale.

 

 

Voici (cliquez sur le lien) une bonne recette de crêpes de la Chandeleur.

 

Pendant le temps de repos de la pâte (environ 1h), vous pouvez prévoir des petits jeux auxquels tous pourront jouer. Quand ce temps est passé, c’est le grand moment de la fabrication des crêpes et de la dégustation. On peut le commencer en récitant un bénédicité. Ensuite, les plus grands doivent tenter de réussir au mieux les crêpes. Il faut bien entendu les faire sauter et les rattraper avec la poêle. Fou-rires garantis !
Une fois que les crêpes sont faites, chacun peut les parfumer à son goût : crêpes au sucre, à la confiture, aux fruits séchés et au miel, à la compote de pommes, au chocolat et bien entendu au Nutella,…
Comme la chandeleur est aussi la fête des bougies, vous pouvez aussi préparer des bougies pour illuminer le logement. Vous créez ainsi une ambiance inoubliable, notamment pour les plus petits.

Le jour de la Chandeleur, vous pouvez aussi compléter le repas par une autre tradition culinaire, marseillaise : les navettes provençales dont voici la recette.

 

 

La tradition de la « crèche blanche » de la Chandeleur

Il s’agit d’une crèche éphémère pour le seul jour de la Chandeleur, composée de six personnages seulement : Marie, Joseph, Jésus, le grand prêtre, Syméon et Anne. Cette tradition de « crèche blanche » est attestée dans le Vaucluse au 19ème siècle. Le nom pourrait venir des deux petites colombes que Marie et Joseph offrent au Temple selon la Tradition juive. Une autre explication existe : avant la réforme du Concile Vatican II, la crèche était maintenue dans les foyers jusqu’au 2 février. Avant de la démonter, certaines personnes couvraient la crèche d’un drap blanc pour signifier la fin du temps de Noël.

Cette tradition n’a pas disparue, notamment grâce au travail du santonnier Denizou (à Tourves dans le Var) qui propose donc une crèche blanche de la Chandeleur. Cela peut vraiment valoir le coup de participer au renouveau de cette belle tradition : adultes et enfants pourront alors concrètement se familiariser avec ces belles figures d’Anne et Syméon.

 

Le santonnier Arnaud Denizou participe au renouveau de la tradition de la « crèche blanche de la Chandeleur ».

 

Le 2 février, c’est aussi la « Journée mondiale de la vie consacrée »

La Journée mondiale de la vie consacrée a été instituée en 1997 dans l’Eglise catholique par Jean-Paul II. Elle se déroule depuis chaque année le 2 février. La date a bien sûr été choisie en référence à la fête de la Présentation de Jésus au Temple :  40 jours après sa naissance, Marie et Joseph ont bien consacré Jésus à Dieu lors de leur venue au Temple. Les religieux et religieuses donnent leur vie à Dieu, ils la lui consacrent. Dans cet épisode de l’Evangile, l’exemple d’Anne et Syméon qui se tenaient souvent en prière au Temple est évidemment aussi très évocateur de la vie religieuse.

Cette journée est l’occasion de mettre le zoom sur la vie consacrée chrétienne. Aujourd’hui encore des centaines de milliers de personnes ont répondu à une vocation particulière, elles ont renoncé à fonder une vie de famille pour offrir totalement leur existence à Dieu, dans une vie de prière et de charité. Tant d’hôpitaux, de dispensaires, d’écoles, de centres culturels, de lieux d’accueil sont l’oeuvre de religieux chrétiens ! Tant d’abbayes sont des lieux de ressourcement, indispensables pour notre monde !  Ce 2 février est l’occasion d’une action de grâce pour leur réponse à l’appel de Dieu, pour leur fidélité, pour leur rayonnement. C’est aussi l’occasion de prier pour tous les religieux et religieuses, et de prier pour que soient donnés à l’Eglise de nouveaux ouvriers à sa moisson.

 

Dans cette vidéo du youtubeur Tibo InShape sur l’abbaye de Boulaur, découvrez un peu plus la vie religieuse.

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