La parabole du Bon Samaritain est celle dont se sert Jésus Christ, selon l’Évangile de Luc, pour illustrer sa définition du « prochain ».
En effet, un « docteur de la Loi » (on dirait de nos jours un théologien) vient lui demander : « Et qui est mon prochain ? ».
Jésus-Christ lui répond en lui racontant l’histoire suivante : « Un voyageur est attaqué et laissé pour mort par des bandits, alors qu’il fait route de Jérusalem à Jéricho. Un prêtre et un Lévite, tous deux juifs, (ils représentent l’orthodoxie religieuse de l’époque), passent à côté de lui et l’abandonnent à son sort. Or un Samaritain, représentant d’une population que les Juifs tiennent pour méprisable, se montre capable de compassion envers cet inconnu grièvement blessé, qui n’est pas de sa religion. Ce samaritain donnera du temps, prodiguera des soins et donnera de son argent pour sauver ce malheureux. »
Le Bon Samaritain : le sens du texte
Cette question de « qui est mon prochain ? » était essentielle pour les juifs de l’époque. La question que pose le docteur de la Loi porte sur le sens du mot « prochain ».
Ce terme apparaît dans un passage de l’Ancien Testament dans le Livre du Lévitique : « Tu n’auras pas dans ton cœur de haine pour ton frère. Tu dois réprimander ton compatriote et ainsi tu n’auras pas la charge d’un péché. Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. »
Ici intervient le précepte : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », cité dans l’Évangile juste avant la parabole.
La tradition juive attache une importance fondamentale à cette prescription, couramment appelée « règle d’or ». Elle en fait la source du principe de réciprocité.
En montrant que mon prochain, c’est tout être humain, quel qu’il soit, Jésus-Christ renverse profondément les perspectives et ouvre très largement celles de la compassion.
Qui sont les Samaritains et pourquoi étaient-ils opposés aux Juifs ?
Le peuple des Samaritains évoqué dans le deuxième livre des Rois se disait descendant des Hébreux et en particulier de Jacob. Leur religion est basée sur le seul Pentateuque. Au retour de leur captivité à Babylone, les Juifs ont refusé de les admettre parmi eux. Depuis lors, les deux communautés évitent tout contact.
Cette hostilité réciproque se serait envenimée à la suite d’une profanation du Temple de Jérusalem, des Samaritains y ayant jeté des ossements humains sous les portiques. C’est à la suite de ces événements que les Samaritains n’auraient plus eu accès au lieu saint et que, pour leur part, les Juifs préféreraient ne pas s’aventurer en Samarie.
Cependant, une autre raison explique cette séparation : les Samaritains refusent le centralisme du culte dans un Temple unique à Jérusalem instauré par le roi Josias.
Le Bon Samaritain en peinture, par VanGogh
Pour en savoir plus
- Lire le texte du Bon Samaritain
- Le texte du Bon Samaritain ne doit pas être confondu avec la Samaritaine.