Esaü et Jacob : un plat de lentilles pour le droit d’aînesse

Deux expressions de la vie courante trouvent leur origine dans une histoire de la Bible, celle d’Esaü et Jacob : « Perdre son âme pour un plat de lentilles » et « Qui va à la chasse perd sa place ! ».

 

Esaü et Jacob : l’histoire du plat de lentilles

Cette histoire extraordinaire est racontée dans le Livre de la Genèse. Elle traite du droit d’aînesse à une période où la famine sévit en Israël.
Elle fit intervenir 4 personnages : les parents, Rebecca et Isaac, et leurs deux jumeaux, Esaü et Jacob.
Esaü rentre de chasse bredouille et il a très faim. Jacob prépare le repas et accepte de nourrir son frère affamé avec un plat de lentilles à condition qu’il lui cède son droit d’aînesse c’est à dire l’héritage de la famille (à l’époque, la tradition veut que ce soit l’aîné qui hérite).
Esaü accepte mais leur père Isaac ne le sait pas. Il perd son droit d’aînesse, tout cela pour manger des lentilles.
D’où l’expression : « Perdre son âme pour un plat de lentilles ».
Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

 

 

Esaü et Jacob : qui va à la chasse perd sa place

Des années passent et Isaac, le père, devient aveugle et ignore toujours cette histoire de plat de lentilles. Esaü est toujours pour lui le fils qui a le droit d’aînesse.
Il veut le bénir devant Dieu avant de mourir, lui son fils héritier. Pour cela, il lui demande une dernière faveur : partir tuer un gibier et préparer un plat qu’il aime tant. Esaü s’exécute et part à la chasse.
Rebecca, la maman, prévient Jacob, son fils préféré, de se faire bénir par son père à la place de son frère Esaü pendant qu’il est à la chasse. Jacob, ne ressemblant pas à son frère, se travestit en Esaü avec des poils de chevreaux. Jacob se fait bénir par son père et Esaü comprend à son retour que son frère a pris sa place.
D’où l’expression : « Qui va à la chasse perd sa place ! ».

 

Sens du texte d’Esaü et Jacob

Dans la Bible, le thème des frères ennemis est courant : Caïn et Abel, Joseph et ses frères, le fils prodigue…
Dans le cas d’Esaü et Jacob, suite à cela l’ainé n’a alors qu’une idée : éliminer son frère Jacob. Ils se pardonnèrent mais longtemps plus tard !
Comment être frère au-delà des fortunes et infortunes de la naissances ? Qu’est ce qui est le mieux : le droit d’aînesse ou être frère comme Dieu nous le demande ? Où est la véritable fraternité ? Ce sont des questions soulevées par le texte…
Mais on peut aussi y voir une parabole. Autrement dit, ce qui a de la valeur, Dieu (symbolisé par l’héritage), doit-il vraiment être échangé contre autre chose, matériel et sans valeur, un plat de lentilles ? Et ce, quelque soit les circonstances ? La confiance placée en Dieu n’est-elle pas plus forte qu’un simple « troc » ?
Si Dieu n’est nullement rancunier, il semble néanmoins que la parole donnée par Esaü n’est pas qu’une parole en l’air. Celle-ci se réalisera plus tard, quelles qu’en soit les circonstances, Dieu ayant probablement trouvé une place plus grande dans le cœur de Jacob…

 

Pour en savoir plus

Les lentilles sont des légumineuses courantes dans l’alimentation des hébreux. La tradition rabbinique en fait la première nourriture en cas de deuil, en référence à l’histoire de Jacob et Esaû.

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