Dans cette parabole, les talents (ou pièces d’or) désignent la Bonne Nouvelle que nous avons reçu. Chacun sera jugé selon la manière dont il aura fait fructifier ce don de Dieu.
Le serviteur paresseux ne trouve d’autre excuse que d’accuser Dieu d’être trop exigeant avec lui. Jésus veut faire comprendre l’obligation mais aussi la joie de participer à l’action de Dieu dans l’évangélisation du monde.
La parabole des Talents : le sens du texte
Rappelons-nous d’abord qu’une parabole est une histoire, un conte, emprunté à la vie dont le but est la leçon à en tirer. Un peu comme les fables de La Fontaine qui racontent une histoire et se terminent par : « la morale de cette histoire est que… ».
L’histoire est apparemment simple. Le maître confie ses biens à ses serviteurs qui doivent rendre des comptes à son retour.
Les deux premiers ont doublé la mise par leur travail. Ils sont félicités et promus. Peu importe si le profit a été de deux ou de cinq. Chacun a fait fructifier selon les dons reçus et selon ses capacités. Les félicitations ne se fondent pas sur le profit du maître mais sur le travail de chacun, à sa mesure.
Le 3ème serviteur n’a rien fait et a enfoui son talent. Il a peur ou plutôt il justifie sa paresse par la peur des défauts du maître. Il est blâmé de n’avoir rien fait. Si avec son talent, il avait produit un second talent, un seul, il aurait eu les mêmes félicitations que les deux premiers.
Tout ce que l’on a, ses qualités ou ses capacités, sont des dons de Dieu. A chacun de les développer, de les faire fructifier. et non d’enterrer ses capacités, ses possibilités, ses dons. La Bonne Nouvelle, c’est aussi le message de Dieu : celui qui l’a reçu mais qui n’y a pas prêté attention ne pourra pas grandir, progresser. A l’inverse, celui qui essaye de faire grandir cette relation avec dieu ne cessera de la faire croitre. Dieu donne à tous sa Bonne Nouvelle et son aide, mais il faut savoir l’écouter, la recevoir puis la faire fructifier au quotidien.
La parabole des Talents en musiques
LYTE – Abide with me (Reste avec nous)
La parabole des Talents : méditation
Cette parabole, Seigneur Jésus, a plus de quoi nous inquiéter que nous donner de l’espérance. Ce pauvre serviteur, qui déjà n’avait reçu qu’un talent, se retrouve maintenant sans rien et mis à la porte. Voilà un maître qui semble justifier les reproches que lui faisait ce serviteur, quand il lui disait que c’était un homme dur.
Ce n’est qu’une parabole, Seigneur. Tu n’as pas la dureté de ce maître. Tu veux souligner tous les fruits qui peuvent venir à partir des biens que tu nous confies. Tu veux montrer que tu donnes à chacun ce qu’il peut porter, que tu n’exiges pas de nous plus que nous ne pouvons donner. A chacun selon ses capacités. Il reste à chacun à travailler, avec ce qu’il a dans les mains, dans la tête, dans le cœur. Surtout dans le cœur. Car si le cœur est plein de confiance, le serviteur se réjouira de servir. Il donnera tout ce qu’il a, tout ce qu’il est. Mais si le cœur est fermé, il ne pourra rien donner.
Cette parabole que tu nous laisses, Seigneur, est pour notre vie d’aujourd’hui. Peut-être ai-je reçu beaucoup par mon éducation, par toutes mes capacités intellectuelles, physiques, artistiques. Peut-être la vie est-elle difficile pour moi, ai-je le sentiment de ne pas être grand-chose. Peu importe, Seigneur. Tout ce que j’ai, tout ce que je suis est pour toi. Pour servir à ton Royaume d’amour, pour être redonné comme un supplément d’amour.
Thierry BRAC de la PERRIERE
Evêque de Nevers