Beaux textes pour apprendre à prier

 

 

Au fil des siècles, de nombreux auteurs ont écrit sur la prière, et notamment sur la manière de se mettre à prier et de réussir à entrer dans la prière. Voici quelques conseils glanés pour vous.

 

 

Comme pour un moment au soleil…

 

Père Henri Caffarel, Lettres sur la prière, Editions du Feu Nouveau, 1961, page 61

 

« Vous butez contre l’obstacle classique : le sentiment de n’arriver à rien, de perdre son temps à l’oraison, ou peut-être, qui sait ? la secrète humiliation de n’offrir à Dieu qu’une prière informe, désespérément vide. Et déjà vous voilà découragé. Oubliez-vous donc qu’à l’oraison vous n’êtes pas seul, qu’il y a Dieu et vous ?

Il ne faut pas juger de la valeur de ce temps de prière du seul point de vue de votre activité à vous. Dieu aussi agit. Dieu d’abord. Et peut-être bien que son action est plus importante que la vôtre !

Quand vous prenez un bain de soleil, pas besoin de vous affairer pour qu’il vous réchauffe et vous pénètre : il suffit que vous soyez là, offert à son rayonnement. De même à l’oraison : il n’est que de s’exposer au Soleil.

Mais encore faut-il croire au Soleil et à son action. C’est notre foi qui importe. Elle seule perçoit l’action sanctifiante de Dieu, elle seule nous ouvre et nous livre à cette action.

Ne commencez donc jamais votre oraison sans prendre conscience de Dieu présent, sans vous offrir à son amour actif et efficient.

Et persévérez : il dépend de votre persévérance que Dieu, peu à peu vous transforme, vous divinise. »

 

 

 

S’appuyer sur la Bible

 

Abbé Pierre Descouvemont, « Guide des difficultés de la foi catholique », Cerf, 1989, page 599

 

« On ne le dira jamais assez, prier « à partir de la vie » à partir de ses rencontres fraternelles, des informations de la radio ou de la télévision, c’est excellent ! Et il faut entraîner les jeunes à le faire. Mais il est indispensable de leur appren­dre aussi à prier d’une autre manière, « à partir de la Bible », à partir de la Parole de Dieu sans cesse relue et méditée. Sinon, c’est toujours l’homme qui parle au cours de la prière — soit pour demander, soit pour rendre grâce, soit pour implorer le pardon divin. Mais Dieu ne peut pas placer un seul mot ! Et il ne faut pas s’étonner qu’un homme ne per­sévère pas dans l’oraison, s’il n’a pas pris l’habitude d’y écou­ter Dieu, car il pressent que le message qu’il doit en recevoir est encore plus important que ses propres cris de détresse ou ses chants de louange.

Or, la seule manière d’écouter la Parole de Dieu est de la lire où Dieu l’a déposée une fois pour toutes à l’usage de ses enfants : dans la Bible […]. »

 

 

L’importance du silence

 

Père Alain Quilici, « Avec Jésus, tout s’éclaire ! » Editions Le Livre Ouvert, 2013, page 92

 

« La Parole de Dieu est comme enrobée de silence. Elle est le contraire du bavardage. Elle est le contraire de Babel (babil, blabla,…) où parler pour ne rien dire aboutit à l’impossibilité de la communication, ce qui n’est pas vraiment du silence. À Babel, il n’y a plus ni silence (c’est la cacophonie), ni parole (on ne se comprend plus !). […]

Et l’homme ne peut recevoir la Parole de Dieu que s’il se laisse, avant tout, remplir par ce silence, s’il cesse d’être habité par ce brouhaha intérieur ou exprimé qui l’occupe habituellement. […]

C’est une règle générale : pour recevoir la Parole de Dieu, que ce soit en public ou dans la lectio, il faut être en silence. »

 

 

Regarder Jésus, Dieu avec nous

Jacques Philippe, « Du temps pour Dieu, guide pour la vie d’oraison », Editions des Béatitudes, 1992, pages 65 et 68

 

 

« Si nous faisons oraison, c’est pour entrer en communion avec Dieu. Mais Dieu, nul ne le connaît. Quel est alors le moyen, la médiation qui nous est donnée pour rencontrer Dieu ? Il y a un unique médiateur, qui est le Christ-Jésus, vrai Dieu et vrai homme. C’est l’humanité de Jésus, en tant qu’humanité du Fils, qui est pour nous la médiation, le point d’appui à notre portée, par lequel il nous est donné avec certitude de pouvoir rencontrer Dieu et nous unir à lui. […]

Il y a mille façons d’être en contact avec l’humanité de Jésus : contempler ses faits et gestes, méditer ses actes et ses paroles, chacun des événements de sa vie terrestre, les conserver dans notre mémoire, regarder son visage dans une icône, l’adorer dans son Corps dans l’Eucharistie, prononcer avec amour son Nom et le garder dans notre coeur, etc. Tout cela permet de faire oraison ; à condition seulement que cette activité ne soit pas une curiosité intellectuelle mais une recherche amoureuse : « J’ai charché celui que mon coeur aime » (Ct 3, 1) »

 

 

Les petits titres en gras ne sont pas des auteurs eux-mêmes. Ils ont été ajoutés par chretiensaujourdhui.com.

 

Une sélection de textes réalisée par Bertrand LETHU

Auteur du guide « Quinze secrets pour se relier à Dieu »

publié aux éditions Yeshoua Editions