Pâques : la plus grande fête chrétienne

Le tombeau de Jésus ouvert

La chasse aux oeufs, les cloches de Pâques, l’agneau pascal, la trêve pascale… Dans l’imaginaire populaire, Pâques évoque beaucoup de positif, de renouveau, de joies familiales. Découvrons cette fête chrétienne majeure, son histoire, la manière de la vivre, et des recettes pour la célébrer. 

 

Qu’est-ce que la fête de Pâques ? Pâques est la plus grande fête chrétienne. Les chrétiens célèbrent la résurrection de Jésus-Christ, c’est-à-dire sa victoire sur la mort, le troisième jour après sa crucifixion. Ils croient que Dieu, par le Christ, a ouvert les portes de la vie éternelle. C’est donc une fête pleine d’espérance et de joie car, pour les croyants, la vie terrestre n’est pas une fin mais un passage ; la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot. C’est la victoire définitive de la Vie !

 

Le tombeau de Jésus ouvert
Au matin de Pâques, Jésus ressuscite : cette certitude est à la base de la foi des chrétiens.

 

La Résurrection de Jésus : un événement raconté dans les Evangiles

 

Les Evangiles se font l’écho de cette résurrection de Jésus avec plusieurs récits très touchants (dans l’Evangile selon saint Matthieu, dans l’Evangile selon saint Marc, dans l’Evangile selon saint Luc, dans l’Evangile selon saint Jean). Il faut imaginer que les apôtres et les disciples qui ont suivi Jésus dans sa vie publique sont complètement effondrés par la mort de celui en qui ils avaient reconnu le Messie annoncé par les prophètes. Leur incompréhension et leur désillusion sont totales : ce maître spirituel qu’on avait même vu guérir les malades avait donc lui aussi fini par mourir, dans d’atroces souffrances, après un procès inique… Quand certains disent avoir vu Jésus vivant, les proches du défunt ne savent comment réagir : a-t-on déjà vu un mort ressusciter ? N’est-ce pas une histoire à dormir debout ?

 

 

Et, pourtant, l’incrédulité fait progressivement place à la joie quand Jésus se montre vivant, avec les marques de sa crucifixion. L’Evangile note que plus de 500 personnes voient le Christ après sa mort !

 

 

Alors, les apôtres et les disciples remettent en perspective tout ce qu’ils ont vécu avec le Maître de Nazareth, ils comprennent que ce qu’ils ont vécu de si intense avait du sens, ils se replongent dans les prophéties des Saintes Ecritures (la Bible), ils comprennent mieux les paroles de Jésus affirmant sa divinité ! L’événement de Pâques est, dès lors, pour les disciples, la plus grande nouvelle de l’Histoire : Dieu a visité son Peuple, Dieu chérit l’humanité et veut sauver tout homme, par Jésus. C’est cette Bonne Nouvelle que les apôtres vont annoncer à tous les hommes de bonne volonté.

 

 

La résurrection de Jésus-Christ est donc au fondement de la foi chrétienne, ce qui explique que cette fête de Pâques soit le sommet de l’année liturgique.

 

 

Une précision : il ne faut pas confondre la Pâque juive avec la fête de Pâques chrétienne, même si la deuxième s’enracine dans la première.

Le dimanche de Pâques, les chrétiens fêtent donc le Christ ressuscité. Mais quand le soir de la Cène (le Jeudi-Saint, trois jours avant), Jésus rassemble ses disciples pour le repas, c’est la Pâque juive qu’il veut célébrer avec eux. Cette fête, qui commémore la sortie d’Égypte des Israélites (vers 1500 avant Jésus-Christ) et leur libération de l’esclavage, dure sept jours. Le premier soir de la Pâque (qui correspond au soir de la Cène), les Juifs vivent une fête familiale appelée le Sédèr où ils mangent ensemble un repas traditionnel. Ce repas est notamment composé d’un agneau (en souvenir de la nuit où Dieu leur demanda de marquer leur porte de sang de l’animal pour préserver leur fils de l’ange exterminateur), de pain sans levain (rappel du pain que les Israélites avaient fait avant leur départ précipité d’ Égypte vers Israël), d’herbes amères (amertume de l’esclavage vécu en Égypte) et de vin. Cette fuite de l’Egypte se fait en traversant la Mer rouge sous la conduite de Moïse (pour mémoire, deux films qui relatent cet épisode : Les 10 commandements et Exodus Gods and kings).

 

 

Quand la fête chrétienne de Pâques est-elle célébrée ?

Comment est fixée la date de Pâques ? Les chrétiens catholiques et  protestants célèbrent Pâques le dimanche qui suit la pleine lune après l’équinoxe de printemps. C’est pourquoi la date change chaque année. Les chrétiens orthodoxes ont leur propre date. Il arrive, certaines années, qu’elle tombe en même temps.

Commençons d’abord par resituer la fête de Pâques. Celle-ci arrive au terme de la Semaine Sainte, temps d’intense prière qui commence avec le dimanche des Rameaux, c’est-à-dire le dimanche précédant le dimanche de Pâques. Durant cette semaine-là, certains jours ont une importance toute particulière : le Jeudi-Saint (le jour où Jésus partage son dernier repas avec ses apôtres avant son arrestation)  et le Vendredi-Saint (jour de sa crucifixion et de sa mort).

 

 

Comment Pâques est célébré à l’église ?

 

La Veillée pascale

La fête de Pâques commence en général dès le samedi soir par la Veillée pascale. C’est une longue et magnifique célébration à la nuit tombée où les chrétiens se remémorent toute l’histoire du Salut (c’est-à-dire tout ce que Dieu a fait pour venir en aide aux hommes qui s’étaient détournés de lui, et pour leur ouvrir les portes du Royaume des Cieux, par delà la mort). Ce soir là, la messe commence par un grand brasier, généralement allumé sur le parvis de l’église. La flamme jaillissante est le symbole du Christ ressuscité, lumière qui éclaire la nuit. Ce « feu nouveau » est béni, et un grand cierge, dit « cierge pascal », est allumé. Toutes les personnes présentes tiennent elles-mêmes de petits cierges qui sont tour à tour allumés, offrant une constellation de petites lumières scintillant dans la nuit. Tout le monde se met ensuite en procession pour entrer dans l’église. Le prêtre (ou le diacre) se rend ensuite à l’ambon (l’endroit dans le choeur où on lit) pour chanter « l’Exultet », un chant d’annonce officielle de la Résurrection du Christ, un chant d’immense joie qui commence ainsi : « Exultez de joie, multitude des anges, exultez, serviteurs de Dieu. »

 

Au début de la Veillée pascale, on allume le feu nouveau qui servira à faire briller le cierge pascal.

 

Au début de la Veillée pascale, une fois la procession entrée dans l’église, le prêtre place le cierge pascal près de l’autel.

 

 

Vient ensuite le temps des lectures de la Bible. On entend le récit de la Création, tel qu’on le trouve dans le livre de la Genèse. Cette lecture permet de se souvenir des bontés de Dieu, créant le monde par la surabondance de son amour. Après le chant d’un psaume, on entend un autre récit : Abraham est prêt à sacrifier son fils Isaac pour obéir à Dieu, mais l’ange du Seigneur l’en empêche au dernier moment. Dieu offre à Abraham sa bénédiction à toute sa descendance. La troisième lecture proclamée à l’ambon est celle du passage de la Mer rouge par le Peuple d’Israël, fuyant l’esclavage d’Egypte. C’est encore une fois une très belle lecture où l’on voit l’action de Dieu pour sauver son Peuple. Viennent ensuite, toujours entrecoupées par un psaume, deux lectures du livre d’Isaïe. Dans l’une d’elle (Isaïe, chapitre 55), le prophète dit au nom du Seigneur : « Je ferai avec vous une alliance éternelle, qui confirmera ma bienveillance envers David. » Deux autres lectures (des prophètes Baruch et Ezéchiel) sont lues, faisant elles aussi mémoire de l’appel de Dieu aux hommes pour qu’ils choisissent le chemin du Bien. C’est dans le passage d’Ezéchiel (chap. 36) qu’on découvre ces versets célèbres : « Je verserai sur vous une eau pure et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes vos idoles je vous purifierai. Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. […] Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »

 

 

Après les lectures de l’Ancien Testament (la première partie de la Bible), vient un moment particulier : le chant du « Gloire à Dieu » (le Gloria) dont on s’est privé tout le Carême (sauf le Jeudi-Saint). Les cloches de l’église se mettent à sonner à toute volée : ce sont les fameuses « cloches de Pâques » qui signifie la joie du Peuple de Dieu fêtant le Christ ressuscité. Ensuite, pour terminer ce temps de « liturgie de la Parole », deux lectures du Nouveau Testament sont lues : un passage d’une lettre de saint Paul aux Romains puis l’évangile qui raconte ce qui s’est passé au matin de la Résurrection. A noter que cet évangile est précédé par le chant de l’Alleluia (qui signifie « Loué soit le Seigneur »). Par tradition, on ne prononce pas le mot « Alleluia » de tout le Carême (ça ne veut pas dire qu’on arrête de bénir Dieu durant cette période !), ce qui permet de laisser éclater des « Alleluia » encore plus joyeux pendant le temps pascal. Il y a à ce moment, dans l’assemblée, une ferveur toute spéciale !

 

C’est le prêtre (ou le diacre) qui lit l’évangile.

 

 

Après l’homélie, la veillée pascale se poursuit  par la bénédiction de l’eau qui sert pour les baptêmes. En fonction des endroits et des années, il peut y avoir des célébrations de baptême durant la Veillée pascale. C’est alors un grand moment de voir des adultes ou des jeunes professer leur foi dans le Christ ressuscité et recevoir le baptême ! La Veillée pascale est aussi l’occasion pour toute l’assemblée de redire solennellement la foi de l’Eglise. La cérémonie continue ensuite comme une messe habituelle.

 

 

La messe du jour de Pâques

 

La messe du jour de Pâques est aussi un grand moment d’exultation. La cérémonie commence par l’aspersion d’eau bénite pour rappeler l’eau qui donne la vie, et aussi pour rappeler la purification offerte par Dieu par la mort et la résurrection du Christ. Les lectures lues à cette messe tournent toutes bien entendu autour de cet événement de la résurrection du Christ. Par exemple, dans l’évangile selon saint Jean (chapitre 20), on découvre Marie Madeleine arrivant au tombeau au matin de Pâques. Elle voit  la pierre roulée et le tombeau vide. Elle court alors prévenir les apôtres Pierre et Jean qui courent à leur tour au tombeau. Il y a découvre le tombeau vide, avec seulement, restés là, le linceul et le linge qui avait recouvert la tête du Crucifié. Parlant de lui-même à la troisième personne, saint Jean écrit : « Il vit et il crut ».

 

 

Durant cette messe de Pâques, avant l’Evangile, est aussi chanté ce qu’on appelle la « séquence de Pâques » (Victimae paschali laudes), un cantique dédié où il est notamment dit :

« Dis-nous, Marie Madeleine,

qu’as-tu vu en chemin ? »

J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,

J’ai vu la gloire du ressuscité.

J’ai vu les anges ses témoins,

le suaire et les vêtements.

Le Christ, mon espérance, est ressuscité !

Il vous précédera en Galilée. »

 

 

La messe se poursuit comme une messe habituelle mais avec, pour la liturgie de l’eucharistie, des textes spécifiques. La messe se termine par une bénédiction solennelle du jour de Pâques.

Traditionnellement, les chrétiens ont une manière toute spéciale venue d’Orient de se dire saluer le jour de Pâques (et parfois aussi pendant l’octave de Pâques, c’est-à-dire pendant les huit jours de solennité qui commencent le jour de Pâques). Ils ne se disent pas « Bonjour ! » mais « Le Christ est ressuscité ! ». Ce à quoi l’autre répond : « Il est vraiment ressuscité ! »

Après la messe, les chrétiens se retrouvent en paroisse, en famille ou entre amis pour des réjouissances dont nous allons parler dans quelques instants. Juste avant, donnons encore une précision : il ne faut pas confondre la « Semaine Sainte » qui est la semaine précédant Pâques avec « la semaine de Pâques » (parfois appelé aussi « l’octave de Pâques ») qui est la semaine qui suit le dimanche de Pâques.

 

 

La fête de Pâques en famille ou entre amis

Le repas de Pâques, repas de fête et de joie

 

Le repas pascal est un moment de joie. Côté déco, pour la table et le logement, on privilégie des couleurs lumineuses qui évoquent la vie, la lumière, la résurrection, en particulier le jaune, le blanc, le doré et l’orangé. On peut mettre des bougies qui, même en plein jour, rappelleront le cierge pascal allumé lors de la Veillée pascale. En fond sonore, on peut mettre de beaux chants de Pâques. On en trouve facilement sur Internet. Ecoutez par exemple le chant « Par toute la terre (Criez de joie, Christ est ressuscité) de Emmanuel Music ».

Pour le menu de ce jour de fête, il y a traditionnellement de l’agneau. Cela fait référence à l’agneau immolé lors de la fête juive de Pessa’h (Pâque), avant que les Hébreux ne quittent l’Egypte où ils étaient réduits en esclavage. L’agneau pascal fait aussi écho aux paroles de Jean-Baptiste à propos de son cousin Jésus : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

 

L'agneau de Pâques
L’agneau de Pâques

 

On peut aussi s’inspirer d’autres traditions culinaires. Par exemple, on peut servir le koulitch, brioche d’origine russe, et la paskha, gâteau au fromage blanc et fruits confits orné des lettres « XB », initiales russes de Christ ressuscité.

 

Le Koulitch
Le Koulitch

Dans certains monastères orientaux, pendant la veillée, on fait bénir le pain de Pâques qu’on a orné d’une croix. On déguste ce pain chaque matin de la semaine qui suit Pâques.

 

 

Voici des idées de recettes pour le repas de Pâques :

 

 

La chasse aux oeufs

La chasse aux oeufs est un moment familial merveilleux. Les enfants cherchent des oeufs qui auront été cachés préalablement dans le jardin ou le logement. Pour éviter les disputes entre enfants, on peut fixer comme règle du jeu préalable que les friandises trouvées seront, en fin de chasse, toutes mises en commun et partagées équitablement. On peut aussi demander aux grands de faire en sorte de laisser les petits ramasser des oeufs…

 

C’est parti ! Les enfants s’élancent pour trouver des oeufs de Pâques !

 

La chasse aux oeufs de Pâques est aussi l’occasion de découvrir la joie du partage !

 

D’où vient cette tradition des oeufs de Pâques ? L’œuf de Pâques est symbole d’une vie nouvelle en rappel de la résurrection. Autrefois, en pays de chrétienté, on ne mangeait pas d’œufs pendant le Carême (une période de 40 jours avant Pâques, 46 jours exactement auxquels il faut soustraire les dimanches). En faisant des efforts sur la nourriture notamment (par le jeûne certains jours, ou par l’abstinence de viande ou d’oeufs), les chrétiens cherchaient à se tourner davantage vers les réalités spirituelles et vers leur prochain. Revenons-en aux oeufs : quand arrivait Pâques, on se retrouvait avec des quantités d’œufs non consommés. Au 18ème siècle, en France, on décide de vider les œufs frais et de les remplir en chocolat. Puis on les fabrique directement en chocolat et on les cache dans les jardins pour que les enfants les trouvent.

 

Dans les pays de tradition catholique, on dit que ce sont les cloches de Pâques qui ramènent les œufs de Rome. La légende voulait que les cloches partent à Rome où le Pape les bénissait. Le matin de Pâques, après un silence total depuis le Vendredi-Saint, les cloches revenaient en carillonnant pour annoncer la résurrection du Christ. A Rome, elles se chargeaient d’œufs de Pâques qu’elles répandaient à leur retour dans les jardins, permettant aux enfants de les chercher.

 

Comment fabriquer vos œufs de Pâques ?

Pour décorer votre table de Pâques, vous pouvez mettre des œufs décorés, dans un panier, sur la table ou à côté de chaque assiette.

Ils peuvent être personnalisés. Vous pouvez acheter des œufs à décorer en polystyrène (mais ce n’est pas le plus écologique !). Pour les petits enfants, vous ne risquez pas de les casser (collage de papier, gommettes gouache,…).
Pour les mains plus agiles, achetez des œufs dans le commerce que vous percez d’un petit trou en haut et en bas à l’aide d’une pointe de couteau ou d’une grosse aiguille. Puis vous soufflez dans un trou pour les vider. Gardez bien le blanc et le jaune d’œuf vidé car vous pouvez les cuisiner en omelette le soir.
Pour les peindre, vous pouvez les mettre soit sur un coquetier ou dans une boîte à œufs coupée et vous faites la peinture en 2 temps (d’abord le haut et ensuite le bas….). Sinon, vous traversez les deux trous faits à chaque extrémité des œufs avec une brochette en bois pour le tenir pendant que vous peignez. Utilisez de la gouache ou de l’acrylique (motifs géométriques, fleurs…) Une fois les oeufs secs, vous pouvez les vernir. Si vous avez peu de temps, peignez les unis et entourez- les d’un ruban. Cela fera très joli sur la table de Pâques.

 

Oeufs de Paques décorés
On peut faire un atelier « loisirs créatifs » pour décorer les oeufs de Pâques !

 

 

Pour mémoire : qu’est-ce que le Carême ?

Le Carême pour les catholiques dure 40 jours. Il rappelle les 40 ans passés dans le désert par le peuple hébreu avant de rallier la terre promise et les 40 jours de Jésus passés dans le désert entre son baptême et le début de sa vie publique.

Ce Carême commence le mercredi des cendres, c’est à dire le lendemain de mardi gras et se termine à Pâques. Les chrétiens se préparent à la grande fête de Pâques en pensant aux autres et en priant Dieu. C’est un temps où l’on s’arrête pour partager, prier, faire un don, seul avec des amis ou en famille.

Le Carême peut être une période de jeûne, certains jours, et d’efforts qui coûtent un peu ou beaucoup !

 

Retrouvez plus d’infos grâce à notre article « Le carême, 40 jours pour ouvrir sa porte à Dieu ».

 

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