Nos églises paraissent souvent bien austères. Elles ont perdu les couleurs qui les rendaient si belles et leur donnaient tant de vie. Il existe toutefois encore certaines églises qui ont conservé ou retrouvé leurs couleurs d’origine. C’est le cas de Saint-Austremoine à Issoire dans le Puy de Dôme.
L’abbatiale Saint-Austremoine d’Issoire : un peu d’histoire
L’église Saint-Austremoine est une ancienne abbatiale bénédictine construite durant le premier tiers du XIIe siècle. Elle est dédiée à Austremoine de Clermont ou Stremonius, premier évêque de Clermont-Ferrand et évangélisateur de l’Auvergne à la fin du IIIe siècle.
Témoin de son importance historique, elle fait partie de la première liste de monuments historiques français, la liste des monuments historiques de 1840, qui comptait 1 034 monuments.
Les restaurations du XIXe siècle ont rendu à l’église sa polychromie intérieure (entre 1857 et 1859).
Saint-Austremoine d’Issoire : la polychromie de l’église
L’intérieur surprend par sa polychromie du XIIIe siècle, restituée par les travaux de restauration effectués entre 1857 et 1860, par le peintre Anatole Dauvergne (1812-1870). Ces peintures, aux couleurs vives à dominante rouge-brun, sont d’esprit roman.
Elles ont été réalisées selon la technique de la fresque (a fresco), assez rare en France où la technique a secco était la plus courante, ce qui pourrait suggérer des « origines méridionales, voire italiennes des exécutants de ce décor ».
Le chœur est entouré de huit colonnes couronnées de chapiteaux historiés supportant des arcs surhaussés surmontés d’une deuxième série de baies. Le chapiteau le plus connu est celui de la dernière Cène reconnaissable à la nappe qui entoure la corbeille du chapiteau.