« Notre-Dame brûle » : un bon film !

Comment retracer par un film l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019 ? C’était un pari fou, et c’est un pari réussi ! Annie de Butler, chroniqueuse cinéma et coach certifiée (Un pas de côté), nous fait découvrir « Notre-Dame brûle », ce film intense qu’elle a beaucoup aimé.

 

L’affiche du film « Notre-Dame brûle » de Jean-Jacques Annaud.

 

« Un documentaire nous renseigne, le cinéma nous émeut » (Jean-Jacques Annaud). Lorsque Jérôme Seydoux, le président de Pathé, propose à Jean-Jacques Annaud, lui soumet l’idée d’un film à partir des archives sur l’incendie de notre cathédrale, celui-ci est surpris. Il va se plonger dans la documentation et…

 

« Ce que j’y ai découvert était inimaginable. Une fascinante cascade de contretemps, d’obstacles, de dysfonctionnements. Du pur invraisemblable mais vrai. Avec par-dessus le marché tous les composants d’un scénario de fiction : dans le rôle-titre, une star internationale, Notre-Dame de Paris. Son adversaire : un démon redoutable et charismatique, le feu. Entre les deux, des jeunes gens humbles prêts à donner leur vie pour sauver des pierres. Du « cinoche » comme tout scénariste peut en rêver, un opéra visuel avec suspens, drame, générosité, cocasserie. Tout m’apparaît fou, grandiose, burlesque, humain… Je dois maintenant vérifier, me concentrer sur l’exactitude de ces faits rocambolesques. Je comprends d’emblée qu’il me faudra réunir toutes les informations, tous les témoignages, toutes les hypothèses auprès de celles et ceux qui ont vécu ces heures stupéfiantes. »

 

Tout commence tranquillement, lorsque nous pénétrons dans la cathédrale, où un nouvel employé prend son poste de surveillant sécurité incendie. Les visites s’enchaînent dans toutes les langues, et la messe de ce lundi 15 avril 2019 va commencer. Les guides montrent la tunique de saint Louis, puis le trésor inestimable de la couronne d’épines du Christ, rachetée par le roi saint. Les ouvriers perchés dans les hauteurs vont fermer le chantier… Une cigarette est jetée…

 

Jean-Jacques Annaud nous livre alors 90 minutes fascinantes. Pour différentes raisons :
Techniquement, il faut saluer la prouesse : relier entre elles des images d’archives, de reconstitution dans des décors qui seront bel et bien détruits par le feu. Les images sont fantastiques, ainsi quand les gargouilles en furie crachent des flots de plomb fondus, mais aussi lorsque la statue de la Vierge à l’enfant pleure des larmes de pluie, ou quand la première équipe de jeunes pompiers de Paris montent dans les tours pour commencer d’asperger les flammes et se retrouvent coincés dans l’étroitesse de l’escalier en colimaçon.
Moment de grâce, puis de visions infernales alternent dans un scénario très bien orchestré par le réalisateur. Il construit un suspense autour des circonstances réelles qui s’enchaînent et semblent se liguer mystérieusement pour faire échouer les tentatives humaines. Et je replace à nouveau ici le propos de Jean Jacques Annaud : « Un documentaire nous renseigne, le cinéma nous émeut ». Car de fait il y a beaucoup d’émotions.
Le côté technique de l’intervention des pompiers se conjuguent avec leur engagement total, y compris dans le sauvetage des œuvres, dont la plus précieuse, la couronne d’épines du Christ donne lieu à des rebondissements stupéfiants.
Le chef décorateur, Jean Rabane rend compte du défi de la mise en scène lorsqu’il a fallu enfermer une trentaine de personne de l’équipe dans une tour de bois en feu. Le travail en amont du tournage est tout aussi impressionnant.

Vous trouverez sur le net le dossier de presse du film, il est très bien fait et comporte de nombreux éléments passionnants sur le tournage du film.
Enfin, à travers ce drame, le réalisateur donne à son film, une dimension spirituelle. Elle saisit un jeune pompier en haut du beffroi qui entend la foule rassemblée autour de la cathédrale, qui prie avec ferveur. Les instants de grâce parcourent le scénario, donnant aux images un poids presque mystique, ce qui nous introduit dans une autre dimension : car, si ce film d’un point de vue cinématographique est parfaitement maîtrisé, les chrétiens y trouveront aussi un élan de foi, d’espérance et de charité qui en ces temps incertains, est précieux.

 

Un film donc à voir en famille, avec les grands enfants, à partir de 12, 13 ans. Et franchement un cinéma qui comble les yeux, le cœur et l’âme c’est un vrai moment de bonheur !

 

Annie de Butler
Chroniqueuse de cinéma depuis de longues années, Annie de Butler est par ailleurs coach certifiée en Loire-Atlantique (Un pas de côté).

Découvrez d'autres articles :