Dès que les derniers jours des vendanges pointent leur nez, le Paradis n’est plus très loin. Mais de quel Paradis parlons-nous ?
Pas vraiment de celui de l’Évangile mais de ce « Paradis » qui marque la fin des vendanges en Beaujolais.
Le « vin Paradis » est un jus vermeil et sucré qui coule du pressoir à la première pressée.
Dans la région du Beaujolais, le paradis est un vin rouge partiellement fermenté, entre le vin bourru classique et le vin rouge. Le vin bourru est un moût en fermentation, trouble, très sucré qui ne se conserve pas longtemps. Pour les vignerons, c’est l’occasion de faire gouter le futur millésime à leurs clients. Ce vin doux, issu du premier jus pressé se déguste à la tasse, ou à la goulotte du pressoir, le paradis est le régal des vendanges.
Autrefois, les vignerons et les consommateurs avaient pris l’habitude d’évaluer le futur millésime en goûtant le vin avant fin de fermentation. Ce vin était traditionnellement bu au chai, chaque vigneron se faisant ainsi sa publicité, ou le soir à la veillée avec une poêlée de châtaignes ou des fruits secs.
La durée de consommation de ce vin était forcément brève, le vin continuant à fermenter.
La Fête du Paradis se déroule chaque année dans plusieurs villages du Beaujolais. C’est le cas de la petite ville d’Odenas, au pied du Mont Brouilly, où cette fête est l’occasion rêvée de goûter cette spécialité dans une ambiance festive et sous le soleil d’automne.
De midi à la nuit, les vignerons proposent de déguster paradis, saucissons cuit au gène, et fromages du Pays autour de spectacles haut en couleurs.