Placer ses parents dans une maison ou l’aide à domicile ?

Placer ses parents dans une maison ou l'aide à domicile

Le vieillissement d’un parent, parfois les deux en même temps, demande de gérer le quotidien, de se réorganiser, et d’être parfois aidé. C’est aussi garder à l’esprit que ce n’est pas qu’une série de décisions techniques. Comment bien vivre une relation qui s’inscrit dans l’amour ?

Placer ses parents, les laisser à domicile ou les prendre chez soi ?
Placer ses parents, les laisser à domicile ou les prendre chez soi ?

Comment choisir entre placement dans une maison ou l’aide à domicile ?

Martine témoigne : « Maman est très malade. Elle a des absences cérébrales et depuis 5 ans c’est mon père qui s’occupe d’elle jour et nuit. Nous sommes deux enfants qui travaillons et nous les aidons comme nous pouvons. Il a fallu que mon père accepte qu’une personne étrangère à la famille vienne tous les matins les aider. Mon père vieillit, et il ne peut plus lui faire sa toilette. Mais les difficultés quotidiennes ont pris de l’ampleur. Aujourd’hui, papa perd la vue, maman ne peut plus beaucoup marcher, elle bute et elle a peur. A force de tout vouloir faire tout seul nous sommes devant des problèmes graves…».
Le placement en institution n’est jamais neutre, et représente une étape de l’évolution de la relation affective, car c’est déléguer à d’autre personnes l’aide au malade.

Analyser la situation réelle de ses parents

  • Regarder son niveau de dépendance (courses, déplacement, risque de chute, toilette, ménage, hygiène, santé, gestion des papiers…).
  • Regarder son relationnel : compréhension, mémoire, visites fréquentes, solitude, vie de quartier, ce à quoi elle est attachée…
  • Regarder ses revenus, ses charges fixes et ses charges variables.
  • Analyser le potentiel familiale : disponibilité des enfants de la famille, tous les jours, les week-ends, 1 fois par mois…
  • Accès aux services de quartier : associations, accueil de jour, maintien à domicile et établissement spécialisé. Contacter la mairie ou l’assistante sociale.
  • En parler, si possible, avec la ou les personnes concernées pour faire accepter la meilleure solution avec le moins de rupture possible.
  • Faire régulièrement le point : téléphoner, faire des visites surprises, regarder les bilans médicaux…
  • Et ne pas oublier de les entourer de beaucoup de présence et d’affection.

Faire un choix éclairé

Dans notre vie de tous les jours, nous passons notre temps à faire des choix, petits ou grands. Ces choix engagent notre liberté et expriment nos aspirations profondes, même si nous ne nous en rendons pas très bien compte.
Certains choix paraissent évidents, mais n’est-ce pas parce qu’on ne s’est pas posé toutes les questions utiles ? Bien souvent, il existe des marges de manœuvre et lieux où engager notre liberté. Discerner entre tous les possibles est un enjeu fort pour parvenir à prendre les bonnes décisions mais aussi à se construire en profondeur. Cette étape appelle à examiner les critères objectifs.
Pour cela, comment procéder ?

  • Formuler clairement la question et analyser la situation dans toutes ses dimensions.
  • Prendre de la distance par rapport à l’urgence ainsi qu’aux pressions extérieures et intérieures.
  • Peser ce qui est le meilleur pour soi et pour les autres.
  • Mettre en évidence ce qui attire, fascine, agite ou inquiète.

L’exercice est souvent difficile. C’est la raison pour laquelle il est bon d’en parler à une personne de confiance, en sachant qu’elle renverra à sa propre conscience et que la décision nous reviendra.
De nombreux lieux de ressourcement le permettent. Parmi ceux-ci, citons les jésuites qui ont une grande expérience en matière de discernement.

Pour en savoir plus

Des associations

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