


La communauté de l'anneau
Les deux tours
Le retour du roi
Bandes annonce
1 – La communauté de l’anneau
2 – Les deux tours
3 – Le retour du roi
1. Commentaires sur le film et ce qu’il dit de la Bible
Des références bibliques
Comment percevoir la dimension chrétienne du Seigneur des Anneaux ? Plusieurs éléments en attestent :
• Le vocabulaire spécifique du Seigneur des Anneaux. Rappelons que Tolkien a participé au travail de traduction de la Bible de Jérusalem en anglais parue en 1966. Il a traduit le livre de Jonas, et a participé à la traduction du livre des Juges et aux travaux de traduction du livre de Job. Ainsi, l’expression «ombre(s) de la mort », est utilisée à plusieurs reprises. Cette expression – qui est souvent utilisée dans le Livre de Job – est associée à l’œuvre de Sauron et en opposition avec l’espérance qui doit renaître dans les cœurs des hommes.
• Minas Tirith, la cité du Roi qui apparaît résolument comme une figure de la nouvelle Jérusalem.
• Le thème de l’Espérance est très largement utilisé. Cette espérance repose sur une véritable foi et non pas sur un vague espoir.
• Le Lembas des Elfes, ou pain de route, parce qu’il gagne en efficacité si les voyageurs se contentent de ce pain sans le mêler à d’autre aliments. Il reste très évocateurs des pains de voyage offerts à Élie avant sa marche de quarante jours vers le mont Horeb.
• Les dates utilisées par Tolkien pour les grands événements sont assez significatives:
– La Communauté de l’Anneau quitte Fondcombe avec sa mission à accomplir un 25 décembre, jour de Noël dans le calendrier catholique, jour de l’incarnation et du début de la rédemption du Monde.
– C’est le 25 Mars que l’anneau est détruit et que commence un nouvel âge. Cette date est traditionnellement dans l’Église le jour de l’Annonciation, fête de la conception du Christ, mais aussi selon certains Pères de l’Eglise la date de la crucifixion.
La passion de Frodon
Depuis le jour où il décide de prendre sur lui le fardeau de l’anneau à Fondcombe, le parcours de Frodon évoque une véritable Passion. Il évoque la figure du Christ qui se charge du péché du monde pour libérer le monde du péché et de la mort. Frodon décide de prendre l’anneau.
Mais tout se joue finalement sur l’échec de Frodon qui, psychologiquement vaincu par l’anneau, au bord même du succès, revendiquera l’anneau pour sien. Mais qu’est-ce qui permit donc à « l’anti-quête » de Frodon de réussir malgré son échec ?
C’est la pitié dont il a fait preuve à l’égard de Gollum. Comme l’indique Tolkien « le ‘salut’ du monde et le propre ‘salut’ de Frodon est accompli par sa pitié antérieure et son pardon de l’offense. À tout moment, toute personne prudente aurait dit à Frodon que Gollum le trahirait certainement, et le volerait à la fin. Le ‘prendre en pitié’, s’abstenir de le tuer, était un morceau de folie, ou une foi mystique dans l’ultime valeur-en-soi de la pitié et de la générosité, même si désastreuse dans le monde temporel. [Gollum] le vola en effe,t et le blessa à la fin – mais par ‘grâce’, cette dernière trahison fut à la jointure précise où l’œuvre finale du mal fut la chose la plus bénéfique que quiconque eût pu faire pour Frodon ! Par une situation générée par son ‘pardon’, il fut sauvé lui-même, et relevé de son fardeau. »
La discrète présence de Dieu dans l’œuvre
Cette présence se matérialise à plusieurs niveaux :
• Frodon parviendra à bout de force jusqu’où il pouvait aller, non sans grâces divines délibérément parsemées tout au long du récit.
• De plus, de nombreuses références que font les hobbits à « la chance », ce que Tom Bombadil et Elrond démentiront formellement ! Une autre volonté est bien à l’œuvre dans tout le récit, mais sans jamais contraindre la liberté des personnages.
• Évoquons aussi l’idée répétée que Frodon aurait été « choisi », alors que dans les faits il s’est proposé librement. La seule scène où Frodon se décide à parler pour prendre le fardeau a d’ailleurs été soigneusement étudiée et fait écho de manière troublante avec le texte d’Isaïe 50, le célèbre chant du serviteur souffrant.
• Et il y a encore la mention par Gandalf d’une puissance qui l’a renvoyé à la vie sous la forme de Gandalf le Blanc, qui est « hors de la pensée et du temps », cette puissance que Tolkien désigne dans une lettre sous le prudent vocable d’une « Autorité ». De même, il révéla par oral à Kilby en 1966 que le « Feu Secret », ou « Flamme d’Anor », dont fait mention Gandalf contre le Balrog, n’est rien d’autre que l’Esprit Saint.