Divorcés remariés, comment reconstruire une vie de couple ?

Comment reconstruire une vie de couple après un divorce ? C’est la question que l’on se pose lorsqu’on recommence à vivre une nouvelle histoire d’amour.
Mais on n’a pas envie d’un 2ème échec et c’est normal. Alors comment faire?
Déjà, il faut être clair sur les raisons des difficultés de son 1er amour. C’est la condition indispensable pour pardonner et repartir sur de bonnes bases.

 

L’échec, un point final ?

Les chrétiens, à la suite du Christ, tiennent à la fidélité et l’indissolubilité : ne pas séparer ce que Dieu a uni. L’échec reste toujours un échec. Mais il ne devrait jamais être un point final.
L’amour de Dieu ne ferme jamais la porte mais invite sans cesse. Cela signifie que l’amour est plus fort que celui qui l’a blessé et la vie est plus forte que la mort. C’est le sens même de la vie de Jésus.
Nul n’est rejeté radicalement, même si un échec est reconnu. Par contre au delà de l’épreuve vécue, la vie telle qu’elle est devenue est appelée à grandir encore, sous le signe de l’amour. On a jamais fini d’aimer, nous dit le Christ.
Reconnaître honnêtement un échec ne signifie pas se condamner ou se sentir condamné définitivement. Il est important de pouvoir l’assumer, le comprendre, l’analyser, éventuellement essayer de pardonner et rester ouvert à un avenir possible.
Il est nécessaire de se réconcilier avec soi-même et il faut du temps. La vie appelle, elle n’est pas terminée ni irrémédiablement foutue. Elle se bâtie sur l’amour et la qualité de l’amour, pour le couple, pour les enfants, pour une nouvelle fécondité.

 

Témoignage de Jean-Pierre et Cécile

Jean-Pierre, témoigne de son expérience : « Lorsque j’ai rencontré Cécile en 2002, mon divorce venait tout juste d’être prononcé. C’était la fin d’un mariage de 17 ans, en famille recomposée. Ma désormais « ex-épouse » avait deux enfants et nous en avons eu 2 autres : 4 garçons ! Et bien sûr, je ne voulais plus entendre parler de famille recomposée, c’était trop dur.
Cécile a deux enfants, deux petits bouts de choux d’à peine 5 et 2 ans. Et me voilà parti à hésiter entre d’un côté l’amour et le désir de reconstruire avec elle, merveilleuse, et de l’autre l’expérience et la peur qui me disent tout le contraire.
L’épreuve du divorce m’avait fait me rapprocher de mes racines  chrétiennes. Je suis entré en moi-même pour chercher à comprendre pourquoi j’en étais arrivé là. J’y ai trouvé des réponses et j’ai constaté qu’elles n’étaient pas si différentes des conseils de l’église. Une question m’est alors venue à l’esprit : « Et si Dieu avait raison ? ». Et me voilà parti sur un chemin de réflexion, de recherches et de rencontres.
Ce chemin m’a fait passer par la case « Foyer de charité ». Un « truc » fondé par Marthe Robin, une femme mystique et infirme qui a passé presque toute sa vie au lit. Cela ne l’a pas empêché de fonder les Foyers de Charité présents aujourd’hui dans 40 pays.
Ce sont des centres de retraites, où l’on peut passer une semaine en silence, vient qui veut. Personne pour vous prendre la tête. Idéal pour réfléchir. J’y vais !
Et là, tout devient clair. Je redescends de la Flatière (à côté des Houches) avec une seule idée : demander la main à Cécile et fonder ensemble un foyer chrétien. Dieu est Amour, il faut le dire à nos enfants.
Mais le plus surprenant, c’est qu’elle a dit oui. Nous nous sommes mariés à l’église en 2005. Et je me rends bien compte qu’aujourd’hui, c’est la force de notre foyer. C’est là que nous puisons nos ressources pour affronter les difficultés de la vie et celles, plus spécifiques, de la famille recomposée. Ce n’est que du bonheur… avec des passages nuageux.
Et nos enfants nous suivent, intrigués par cette lumière qui brûle notre « maison ». Spontanément, le fils de Cécile a demandé à préparer son baptême et mon grand fils de 22 ans a demandé à préparer sa confirmation. Ensuite, c’est la fille de Cécile qui s’y met. Et elle a été baptisée en 2011.
Dieu ne veut que notre bonheur, mais attention, le bonheur c’est très contagieux ! »

 

Pour en savoir plus

Il existe des lieux pour redémarrer son couple. Prenez le temps d’un week-end…

Des associations

  • Cana espérance animé par la communauté du chemin neuf (cana/couple/famille) propose des rencontres aux personnes séparée ou divorcées vivant seul(e)s et ouvre un chemin de paix et de pardon.
  • Amour et vérité accueille spécialement lors des sessions d’été à Paray- le- Monial  des personnes divorcées, remariées ou réengagées.
  • Fondacio : laïcs engagés dans le monde, proposent des weeks-end, « séparé/remarié, comment me reconstruire ».
  • SOS chrétiens divorcés : dans les diocèses, des groupes d’écoute et de partage s’organisent pour proposer des lieux et des rencontres où chacun est accueilli sans jugement.
  • Renaissance : lieux d’écoute et de parole pour les femmes divorcées.
  • MANRESE, centre spirituel Jésuites en Ile de France, propose des week-ends « Séparés, divorcés, comment se reconstruire ? »
  • La maison des familles à Lyon.

Des livres
Il existe de nombreux livres et entre autres :

  • Séparés, divorcés, le chemin du pardon – de Paul Salaün (éd Nouvelle cité)
  • Divorcés, aimer encore – de Denis Sonnet (éd les béatitudes)
  • Se remarier après un divorce – de Guy Lachaux et Michel Legrain (éd de l’atelier)
  • Les langages de la réconciliation de G Chapman et J Thomas (éd Faret)

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