Jeunes et ainés : comment vivre ensemble ?

Quelles que soient les époques, il n’a jamais été facile pour les différentes générations de vivre en parfaite harmonie. Il est vrai que nous ne sommes plus à l’époque où 3 générations vivaient ensemble sous le même toit.

 

Des générations différentes
Des générations différentes

 

 

Les générations dans les sociétés modernes et traditionnelles

Soulignons d’abord l’importance de l’identité collective et de la cohésion du groupe qui permettent à la personne âgée de rester au sein de la communauté et de la famille.
Le mode de transmission du savoir est fondamental : la transmission orale confère à la personne âgée un rôle fondamental qui disparaît dans un mode de transmission écrit du savoir.La pensée religieuse intervient aussi de façon fondamentale. Dans une société où le cycle de vie est circulaire, les personnes âgées ont une place capitale dans ce qu’elles vont apporter dans l’au-delà du monde des vivants, d’autant que le mort servira à la collectivité toute entière, dans un processus incessant de réintégration. Ce n’est pas le cas de la pensée occidentale contemporaine, et surtout de la pensée médicale, où le cycle de vie est linéaire, en rapport à une mort inutile considérée comme une fin de vie.
La logique de fonctionnement de la société même est essentielle : d’une société matérialiste qui fonctionne sur l’accumulation de biens, à une société qui fonctionne sur l’accumulation des symboles et des êtres, d’une culture de l’avoir à une culture de l’être. Si la rentabilité de l’individu est importante d’un côté, elle sera plus négligeable de l’autre : les personnes âgées y trouveront donc une place et une fonction très différente.
Par ailleurs, le type de société et ce qu’elle produit au niveau des liens de parenté est important. Pour être bref, dans les sociétés traditionnelles, « si on ne sait jamais où on va, on sait toujours d’où on vient » : l’ancêtre est capital et les parents seront préservés au détriment du couple des enfants. Le plus souvent, la nouvelle épouse fera les frais de ce modèle. Dans nos sociétés productives, on privilégiera le couple des enfants. Ce sera le couple des parents qui fera les frais de ce système avec l’isolement des personnes âgées que cela implique. Au final, cela peut se finir par une mise en maison de retraite.

 

Les rapports générationnels de nos jours

Les 30 glorieuses ont changé profondément les conditions de vie et de logement. Chacun a pu trouver son toit et les enfants quitter leurs parents pour fonder leur propre famille. Pour autant, tout n’est pas réglé, loin s’en faut. A ce jour, les jeunes ont du mal à se loger et à trouver du travail alors que les personnes âgées sont mieux logées que par le passé. Les personnes âgées doivent aussi vivre à nouveau avec leurs enfants qui reviennent à la maison suite à un problème de divorce ou de chômage.

En outre, la « génération sandwich » doit gérer ses anciens et ses enfants, les uns les autres étant à sa charge. Elle risque d’être submergée à un âge où elle ressent le besoin de souffler, ce qui ne peut manquer de fragiliser ces couples.
Par ailleurs, avec les moyens de communication modernes, tout change : désormais les frontières sont abolies. Internet et les mobiles nous permettent de vivre en pouvant se contacter instantanément, quelle que soit le lieu et la distance. Néanmoins, la solitude n’a jamais été aussi criante, particulièrement au sein des grandes villes.

 

Les causes de la situation intergénérationnelle

La situation économique : chômage élevé parmi les jeunes diplômés et encore plus important pour ceux qui ne le sont pas.
La démographie : augmentation de l’espérance de vie avec un écart élevé entre les hommes et les femmes. Les femmes achèvent très souvent leur vie seules (elles vivent en moyenne 7 ans de plus que les hommes).
Les progrès de la médecine : contribuent à l’augmentation de l’espérance de vie.
Les évolutions technologiques : la mobilité est renforcée à la fois par les outils de communication et par les moyens de transport.

 

Des idées pour vivre ensemble

Favoriser l’entraide au quotidien : dans les lieux où nous vivons, nous pouvons agir très simplement pour aider un voisin plus jeune (par exemple en s’occupant de ses enfants pendant qu’il fait des courses,…) ou plus ancien (en lui proposant de l’aider pour telle ou telle tâche qu’il a du mal à accomplir,…).
Changer son regard et prendre le temps de dialoguer : nos rencontres peuvent se bâtir sur un mode utilitariste. Attention car si l’on fonctionne sur le mode du « coup de vent », on ne prend pas le temps de rencontrer l’autre dans sa vérité. Il faut nous organiser pour prendre le temps de se poser et non de courir en permanence. Par exemple, c’est le temps que l’on prend en cuisine à l’occasion de la préparation du repas du dimanche : on se dit souvent les choses importantes lors de ces moments du quotidien…
Participer aux initiatives : de nombreuses actions permettent de se rencontrer (la fête des voisins, les nombreuses animations proposées par les MJC,…). C’est l’occasion de rencontrer des personnes que nous ne côtoyons pas habituellement et qui habitent près de chez nous.
Vivre la transmission : Les jeunes ont un savoir-faire technique incomparable, notamment pour tout ce qui a trait aux outils de communication. Les anciens ont une expérience incomparable car ils ont le recul de ceux qui ont vécu beaucoup de choses.
Les jeunes n’ont pas toujours raison, les anciens non plus ! Unissons nos compétences pour que ce soit une relation « Gagnant / Gagnant ».

 

Pour en savoir plus

Des témoignages et initiatives

Des livres

  • Ensemble, c’est tout (Anna Gavalda)
  • La grand-mère de Jade

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