Élever ses enfants au sein d’un couple recomposé

Élever ses enfants au sein d’une famille recomposée n’est pas chose facile. « Michel tu vas finir tes devoirs avant de te connecter avec tes copains sur Facebook ! » s’exclame Frédéric. « De toute façon t’es pas mon père. Tu n’as pas d’ordre à me donner ! » lui rétorque Michel.
La tension est palpable. Michel, le fils de Myriam, né de son premier mariage, refuse d’obéir à Frédéric. Ce dernier vit pourtant depuis 2 ans avec Myriam et s’est installé à son domicile depuis 6 mois.
Comment Myriam doit-elle réagir à l’égard de Michel comme de Frédéric ? Cette situation, tous les parents vivant en couple recomposé la vivent. Et prendre les bonnes décisions n’est pas facile ! Des problèmes spécifiques se posent  aux couples recomposés.

Elever enfants dans famille recomposée
Elever enfants dans famille recomposée

 

 

La délégation d’autorité : rôle et responsabilité du beau parent.

Lorsque les parents sont séparés (divorcés ou non), l’autorité parentale est elle aussi séparée en deux et s’exerce dans des lieux différents. Les choix éducatifs peuvent aussi différer, parfois avec beaucoup d’écarts.
Les situations possibles sont multiples :

  • Une mère avec enfants, et un beau père sans enfant.
  • Un père avec enfants, et une belle mère sans enfant.
  • Un père et une belle mère avec enfants, des deux côtés.
  • Une mère avec enfants, et un beau père sans enfants, puis avec des demi-frères et sœurs.

Viennent ensuite, les différences d’âges entre les fratries, les différences d’éducations, d’histoires familiales, de milieu social, etc. Autant de difficultés qui se trouvent multipliées dans une famille recomposée.
Dans ce contexte, le beau parent (homme ou femme) ne bénéficie de fait que d’une délégation d’autorité, qui peut évoluer au fil du temps. Il n’est qu’un tiers éducateur, et l’enfant le perçoit tout de suite. Il l’exprime d’ailleurs par l’expression : « T’es pas mon père ».
Lorsque le couple de famille recomposée se trouve confronté à des difficultés éducatives de toutes sortes, notamment celles liées à l’adolescence, il est nécessaire que l’autorité soit bien assise. La nature de l’homme est différente de celle de la femme : si la mère nourrit et sociabilise, le père protège et tranche. En cela, ils sont parfaitement complémentaires.
Mais ces rôles ne sont ni évidents ni naturels, quand le « père » est un beau père et la « mère » une belle mère. Au plus fort de la crise, l’un ou l’autre des parents peut être tentée d’enlever la délégation d’autorité parce qu’il ne supporte pas qu’un tiers éducateur intervienne à ce moment là, ou de cette façon là.

Famille recomposée en crise
Famille recomposée en crise

 

La différence d’âge et de modèle éducatif entre les deux fratries

A cette difficulté majeure, peut s’ajouter la différence d’âge et/ou de modèle éducatif entre les fratries. Cela rend alors plus complexe les relations dans le couple.
Chacun aura tendance à chercher à protéger ses propres enfants et/ou sera plus laxiste avec ses enfants qu’avec les enfants de l’autre. Le scénario le plus dangereux (et le plus fréquent) c’est que le parent défend ses enfants au lieu de faire l’unité avec son conjoint.
L’arrivée éventuelle d’un bébé, demi-frère ou demi-sœur, introduit dans le contexte familial une nouvelle « variable » qui présente l’avantage de souder les fratries, et qui n’est pas sans conséquence sur le mode de fonctionnement de l’autorité dans le couple.

 

La gestion des ex et de l’ex-belle famille

En fonction du niveau de communication, voire de complicité entre les ex, les scénarios sont divers. Ils vont de l’entente parfaite pour le bien des enfants, au sabotage pour vengeance personnelle. Et ce sont alors les enfants qui paient la note.
L’un des seuls avantages de la famille recomposée se trouve dans le temps de pause qui s’établit lorsque l’ex ou l’ex belle famille prend les enfants un week-end sur deux. A condition de pouvoir en profiter, s’instaure alors un moment de respiration salutaire pour le couple.

 

Le nouveau partenaire de l’ex, qui devient beau parent

Dans la famille recomposée, il y a quatre éducateurs : la mère et le beau père, le père et la belle mère. Le nouveau partenaire apporte avec lui un autre modèle éducatif. Si le niveau de communication avec l’ex n’est pas suffisant ou de mauvaise qualité, les conséquences vont être fâcheuses, voire difficiles à maîtriser.

Les enfants et les beaux parents
Les enfants et les beaux parents

Enfin, il arrive que ce nouveau partenaire ne soit pas stable et change plusieurs fois. Les enfants perdent encore un peu plus leurs repères. Et c’est la famille et le couple qui en pâtissent.
Au final, la famille recomposée est plus difficile que la famille originale. En cela, elle fragilise le couple. A l’inverse, un couple « recomposé » a déjà l’expérience de la vie de couple et de la vie de famille.

 

Quelques pistes pour gérer les crises

Quel est votre mode de fonctionnement concernant les choix éducatifs et le partage de l’autorité, dans le contexte familial. Qui décide de quoi ? Comment ? Est ce satisfaisant ?
Est ce qu’il existe un « domaine réservé » en matière éducative, où nous ne souhaitons pas que notre conjoint intervienne ?

  • Lorsqu’il ou elle fait une réflexion ou un reproche à mon enfant, cela me gêne et j’ai envie de prendre la défense de mon enfant. J’interviens ou pas ?
  • Lorsqu’il autorise à ses enfants des choses que j’interdis aux miens cela me met en colère.
  • Mes enfants me reprochent que je passe trop de temps avec leur demi frère, et que c’est lui le chouchou.
  • Je ne supporte pas que la nouvelle amie de mon ex intervienne dans l’éducation de nos enfants. Je n’ai pas confiance.
  • Mon ex est toujours en contradiction avec ce que je propose.
  • Mon ex autorise des choses chez lui (elle) qui sont interdites chez moi (films, coucher tardif, alcool, tabac, etc.).
  • Je suis le (la) seul(e) à décider pour tout ce qui concerne mes enfants.
  • Mon mari (ma femme) a toute délégation d’autorité sur mes enfants, mais j’ai du mal à supporter quand il (elle) les reprend ou il (elle) les puni.

 

Pour en savoir plus

Il existe des lieux pour faire vivre son couple. Prendre le temps d’un week-end…

  • Renaissance : s’adresse plus particulièrement aux femmes blessées par le drame de la séparation et du divorce.
  • Foyers de charité : lieux de retraites, de réflexion et de prière fondés par Marthe Robin. Les Foyers de charité sont des communautés de chrétiens proposant des temps de retraite pour prendre du recul sur votre vie.
  • Amour et vérité
  • Le Cler : met à votre disposition des conseillers conjugaux. Il propose aussi des sessions « Aimer mieux » et des week-ends « Vivre en couple »
  • Vivre et aimer : propose des sessions de 2 jours pour donner un nouvel élan à votre couple.

 

 

Des livres

  • Couple conjugal, couple parental vers de nouveaux modèles – Geneviève Bergonnier-Dupuy et Monique Robin – Ed Erès
  • Le divorce : un guide pour les parents, un conte illustré – Michaël Larrar –  Ed Prisma
  • Le divorce : comment aider les enfants à passer ce cap – Emily Menendez-Aponte – Ed. du Signe
  • Le divorce : comment répondre aux questions des enfants – Fanny Cohen Herlem, Catherine Ribay de Villeneuve – Ed. Pascal

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