La Genèse

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Après avoir dévoilé le sens des origines, la Genèse, nous plonge dans l’histoire des Patriarches (Abraham, Isaac, Jacob…), lesquels commencent un long cheminement vers la terre de Canaan (Israël). La Genèse s’avère une source prolifique d’inspiration pour la peinture et le cinéma.
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Le Livre de la Genèse est le premier livre de la Bible

Il fait partie d’un sous-ensemble que les Juifs appellent « la Tora » et les Chrétiens « le Pentateuque».
Le Livre de la Genèse est constitué de deux grandes parties d’une taille inégale :

• Les chapitres 1 à 11 traitent des origines du monde et de l’humanité.

• Les chapitres 12 à 50 concernent l’histoire de la famille d’Abraham. On appelle les personnages principaux (Abraham, Isaac, Jacob…) les Patriarches.

Les Patriarches sont, dans la Genèse, les grands ancêtres du peuple d’Israël.

 

Les origines du monde et de l’humanité

Cette partie raconte les débuts de l’humanité avec :

• La création du monde (expliquée dans deux récits très différents) (Gn 1 – 2 et 3),
• Le drame de Caïn et Abel (Gn 4),
• Le récit du Déluge (Gn 6-9),
• La dispersion des peuples (Gn 10) liée à l’épisode de la tour de Babel (Gn 11).

 

L’histoire des Patriarches

La seconde partie du livre de la Genèse réunit des textes sur les trois patriarches que sont Abraham, Isaac et Jacob ainsi que sur les fils de ce dernier : Joseph et ses 11 frères (on dit qu’ils sont les ancêtres des 12 tribus d’Israël).
Les récits forment une sorte d’histoire familiale sur quatre générations et se regroupent en trois ensembles :

• Le cycle d’Abraham (Gn 12-25),
• le cycle de Jacob (Gn 25-36),
• le cycle de Joseph (Gn 37-50)

Ce sont des Sagas (Legende en Allemand), c’est-à-dire des récits qui mettent en place des personnages qui ont une fonction identitaire ou de fondation dont l’historicité n’est pas assurée.
Les récits sur Isaac sont peu nombreux et s’inspirent des récits sur Abraham.

La Genèse est le livre qui introduit dans la Bible l’histoire de l’espérance des hommes. »]Pendant des siècles, les juifs et les chrétiens ont lu les premiers textes de la Bible comme le récit véritable du début de l’histoire humaine. Les connaissances scientifiques du 19e siècle ont montré que l’origine des animaux et de l’humanité était très différente de celle du récit des premiers chapitres du livre de la Genèse.
Le sens ne se trouve pas ici dans le « comment ? » mais dans le « pourquoi ? ».
En effet, les anciens n’avaient pas nos connaissances scientifiques. Ils cherchèrent donc à exprimer leur pensée au travers d’images et de récits symboliques.
Le mode de vie de ces nomades favorise les échanges entre eux dans les différents lieux où ils se rencontrent. A travers les échanges sur les expériences de leurs ancêtres, le peuple d’Israël tente de déchiffrer le sens de cet élan vital. Il cherche à comprendre ce qui le pousse intérieurement vers cette terre promise.
En échangeant sur son expérience et son histoire concrète, le peuple d’Israël découvre la présence d’un Dieu Unique. Ce Dieu a déjà fait lien avec ses ancêtres, sous la forme d’une alliance.
L’historicité des récits sur les Patriarches est donc assez faible.
Cela rend complexe de fixer une date concernant ces événements.
Mais la vérité de ces récits est ailleurs : elle se trouve dans les interprétations qui ont fait des Patriarches des personnages types dans lesquels leurs descendants se sont retrouvés.

 

Michel Magnin – Pasteur de l’Eglise Evangélique Luthérienne de France

De nombreux personnages célèbres sont présents dans le Livre de la Genèse.

 

La présentation qui suit est celle des personnages tels qu’ils sont montrés dans le texte de la Genèse (et non pas l’interprétation des textes).
Adam et Eve : Adam est le premier homme créé par Dieu lors du sixième jour de la Création. Ève fut créée à partir d’une côte d’Adam. Le premier couple fut placé par Dieu dans le jardin d’Éden. Or, Dieu avait interdit la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais le Serpent tenta Ève qui mangea du fruit défendu et en donna à Adam qui en mangea à son tour. Suite à cela, les premiers humains furent exclus de l’Éden.
Caïn et Abel : Enfants d’Adam et Ève. Caïn, le fils ainé, est considéré dans la tradition judéo-chrétienne comme le premier meurtrier de l’histoire car il tue par jalousie Abel, son frère cadet.
Noé : patriarche lié au récit du Déluge. Sous les ordres de Dieu, il bâtit la célèbre arche afin d’échapper aux eaux dévastatrices lancées pour éradiquer l’humanité corrompue.
Abraham : Le personnage d’Abraham apparaît dans la Genèse, au chapitre 11, d’abord sous le nom d’Abram. Abram descend de Sem (d’où l’origine du mot « sémite » et «sémitique»), l’un des trois fils de Noé. Il quittera son père et sa famille pour rejoindre le pays de Canaan. Il est donné comme étant l’ancêtre des peuples juifs et arabes, ainsi que le père du monothéisme et de la religion primitive des Hébreux. Il est le père d’Isaac.
Isaac : Isaac est le fils de la promesse. En effet, Abraham est âgé de 99 ans, et Sarah de 90 ans, lorsque trois anges annoncent au premier que sa femme lui donnera un fils (Isaac). Or, Sarah est stérile et ménopausée. Pour éprouver sa foi, Dieu ordonne à Abraham de sacrifier Isaac. Au dernier moment, un envoyé de Dieu arrête Abraham dans son geste, et celui-ci sacrifie à sa place un bélier, dont les cornes s’étaient prises dans un buisson. Isaac se marie avec Rebecca.
Jacob (appelé aussi Israël) : fils d’Isaac et de Rebecca et petit-fils d’Abraham. Au cours de sa vie, il reçoit de Dieu le nom d’Israël qui donnera ensuite le nom à tout ce peuple. Jacob se marie avec Rachel qui est sa femme préférée (n’oublions pas qu’à l’époque, la polygamie se pratiquait). Il est le père de Joseph et de ses frères.
Joseph : Joseph, fils de Jacob et de Rachel, passe pour mort car ses demi-frères jaloux l’ont vendu à des marchands. Quelques années plus tard, la plupart d’entre eux partent pour l’Égypte lors d’une période de sécheresse. Ils y retrouvent leur frère Joseph vendu plusieurs années auparavant et devenu vice-roi d’Égypte. Il joue un rôle primordial dans l’histoire du peuple hébreu. Son histoire constitue la fin du livre de la Genèse et servira de prélude à l’histoire des Hébreux en Égypte, telle que racontée dans le livre de l’Exode (c’est-à-dire la sortie du peuple hébreu qui s’enfuit de l’Égypte).

L’origine des 12 Tribus d’Israël : Les douze fils de Jacob sont les ancêtres des douze tribus d’Israël. Deux exceptions toutefois :

• Son fils Lévi – qui est l’ancêtre des Lévites. Ces derniers sont dispersés dans les autres tribus et ne possèdent donc pas de territoire propre.
• Son fils Joseph qui ne constitue pas une tribu mais qui sera dédoublé par les tribus de ses 2 fils Éphraïm et Manassé.

En pratique, les 12 tribus d’Israël sont originaires de 10 des fils de Jacob et de 2 de ses petits-enfants.

La Genèse est un livre qui a été écrit par plusieurs auteurs. Premier livre du Pentateuque, l’histoire de sa rédaction est forcément très liée à l’histoire de la rédaction de l’ensemble du Pentateuque, et ne peut se concevoir de façon isolée. »

 

 

Qui est l’auteur du texte ?

Ces 35 dernières années, les biblistes et les archéologues ont fortement remis en cause l’historicité des personnages du Pentateuque comme Abraham ou Moïse. Depuis 1975, en effet, les quelques indices en faveur de leur historicité, trouvés dans le contexte mésopotamien ou égyptien, ont tous été remis en cause. Si Abraham n’a pas existé vers – 2000 et si Moïse n’a pas existé vers -1250, la conséquence logique est un rajeunissement des textes. Les spécialistes ne croient plus aujourd’hui à une époque des « Lumières » au temps de Salomon (-950) qui serait à l’origine d’une première mise par écrit des traditions sur les Patriarches et sur la Sortie d’Égypte. Nous avons aujourd’hui une nouvelle compréhension de l’histoire de la rédaction de la Genèse et de l’ensemble du Pentateuque qui se présente comme un document de compromis, établi à l’époque perse, entre, d’une part, les sacerdotaux et les deutéronomistes (d’où, par exemple, un double récit de Création), et, d’autre part, entre ceux qui sont restés dans le pays de Juda à l’époque néo-babylonienne et ceux qui ont été exilés en Babylonie (d’où, par exemple, un double mythe d’origine avec les figures d’Abraham et de Moïse). L’histoire de Joseph (Gn 37-50), qui fait la suture entre les deux mythes d’origine d’Abraham et de Moïse, provient du milieu de la Diaspora et montre qu’un Judéen peut vivre et réussir en dehors de Jérusalem et de Juda.

 

Histoire de la rédaction du texte

Les origines du monde et de l’humanité (Gn 1-11)
 Avant de raconter l’histoire particulière d’Israël, les onze premiers chapitres de la Genèse lui donnent un cadre cosmique, anthropologique et géopolitique.
Un récit non-sacerdotal (que l’on peut appeler « D » pour « Deutéronomiste » ou « L » pour « Source Laïque ») aurait connu une première relecture dans l’esprit de la sagesse sceptique des Ve-IVe siècles avant Jésus-Christ. À côté de ce premier récit, se serait développé un récit sacerdotal (que l’on peut appeler « P » pour Priesterschrift, « écrit sacerdotal » en Allemand). Celui-ci couronne, par exemple, son récit de la Création, en Gn 1,1-2,4a, par un repos divin le septième jour, préfigurant le sabbat, ou bien sa description de l’arche construite par Noé ressemble à un sanctuaire à trois étages. Enfin, un ultime rédacteur, au IVe-IIIe siècle avant Jésus-Christ, réunit les deux récits afin d’en faire le prologue à la grande histoire nationale d’Israël.
On repère dans cette histoire des origines des textes dont les racines plongent dans des traditions mythologiques très anciennes (cf. les Géants en Gn 6,1-4 ; le Déluge en Gn 6-9). Il ne fait pas de doute que les lettrés de Juda, en particulier ceux qui ont été déportés en Babylonie, sont entrés en contact avec la littérature suméro-akkadienne (Épopée de Gilgamesh ; Épopée du Supersage Atrahasîs ; poème cosmogonique Enuma eliŝ ; etc.).
Dans la perspective de D ou L, l’échec apparent de Dieu avec son peuple Israël trouve une part d’explication à travers l’appartenance de ce peuple à une humanité qui pense toujours pouvoir construire son avenir contre Dieu. L’expulsion d’Israël de sa terre, au moment de l’exil, est déjà contenue en germe dans le second récit non-sacerdotal de création, en Gn 2,4b-3,24, par la désobéissance d’Adam et Ève chassés du Jardin d’Éden.
Dans la perspective de P, le choix d’Abraham, puis des fils d’Israël, doit constituer, autour du sabbat et du culte une communauté qui soit le plus proche possible du créateur du cosmos.
Les cycles d’Abraham et de Jacob (Gn 12-36)
 Abraham est installé, dans le Sud palestinien, à Hébron. Les deux noms de la ville, Hébron, tiré de la racine hbr, « allier/associer », et Qiryat ’Arba’, la « ville des quatre », indiquent que cette ville était un lieu où se rencontraient différents groupes. D’après certains spécialistes, Abraham était donc à l’origine l’ancêtre commun dont cherchent à se réclamer tous les groupes, clans, tribus (Ismaélites, Édomites, Judéens, etc.) qui fréquentaient le marché et le sanctuaire d’Hébron. Les gens restés en Juda, à l’époque de l’Exil, vont se réclamer d’Abraham pour récupérer des terres laissées à l’abandon par des Judéens déportés en Babylonie. La figure d’Abraham sera ensuite reprise, d’une part, par les Judéens exilés en Babylonie qui vont le faire venir de Mésopotamie, et, d’autre part, par les auteurs sacerdotaux qui vont l’intégrer dans le Pentateuque en privilégiant la figure d’Isaac par rapport à celle d’Ismaël.
Le cycle de Jacob est peut-être l’une des légendes les plus anciennes des origines d’Israël. L’archéologie nous dit, qu’à l’époque du 1er âge du Fer (XIIe-Xe siècles avant Jésus-Christ), on assiste à l’émergence des futures tribus d’Israël dans les régions montagneuses de Juda. Dans ce type de société tribale, la généalogie, transmise oralement, fournit le système explicatif de son propre monde (Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Quel est notre ancêtre ?). Ce n’est pas par hasard si Jacob va devenir «Israël» en Gn 32, 29 devenant ainsi le premier grand ancêtre de ce peuple qui est en train de se constituer. Le territoire de ce groupe se trouve dans les montagnes de la Palestine centrale et ses sanctuaires ont pour noms Sichem, Béthel, Penuel et Mahanaïm. Des auteurs avancent l’idée que c’est au sanctuaire de Béthel, après 720 avant Jésus-Christ, que certains recueils d’oracles prophétiques ou des cycles comme celui de Jacob auraient été mis par écrit pour la première fois. Détestés par les auteurs deutéronomistes, ce sont les auteurs sacerdotaux qui vont intégrer, à l’époque perse, le cycle de Jacob dans le Pentateuque.
Le cycle de Joseph (Gn 37-50)
 L’histoire de la rédaction du cycle de Joseph est complexe, il suffit d’en repérer certaines contradictions. Qui emmena Joseph en Égypte? Des marchands madianites ou ismaélites? Pourquoi le père de Joseph est parfois appelé Jacob et parfois Israël?
Nous trouvons en fait trois trames narratives :
1. L’ascension de Joseph (Gn 39-41) reprend le thème de la réussite d’un Judéen sur une terre étrangère, thématique que nous retrouvons dans le livre d’Esther ou dans celui de Daniel.
2. Le thème de Joseph et ses frères sert à prendre conscience de l’importante diaspora israélite en Égypte.
3. Le thème de L’installation de Jacob en Égypte sert à préparer l’histoire de l’Exode.
Au VIe siècle avant Jésus-Christ, un récit écrit en Diaspora raconte l’ascension d’un jeune Judéen capable d’interpréter les rêves. Au Ve siècle, Joseph devient une figure identitaire pour les Judéens habitant en Égypte. Au IVe siècle, l’histoire de Joseph est intégrée à l’intérieur du Pentateuque, faisant ainsila jonction entre l’histoire des Patriarches et l’histoire de l’Exode qui sont deux mythes d’origine du peuple d’Israël.
Le cycle de Joseph est né dans la diaspora israélite en Égypte. Nous connaissons bien cette communauté par les documents araméens d’Éléphantine. Certains Israélites arrivèrent en Égypte dès la fin du VIIIe siècle avant Jésus-Christ à la faveur des déplacements de populations voulus par l’empire assyrien.
Au-delà de sa fonction étiologique évidente (expliquer pourquoi le peuple d’Israël s’est retrouvé en Égypte), l’enseignement théologique du cycle est limpide : ce qui peut apparaître comme un mal, Dieu peut en produire un bien et accroître la vie (cf. la racine du nom de Joseph, ysp, « augmenter »): « Vous avez voulu me faire du mal, Dieu a voulu en faire du bien » (Gn 50,20) dit Joseph in fine, un peu comme la morale de l’histoire.

 

 

L’art et la Genèse : les peintures et sculptures représentant la Genèse

 

 

La création des astres : Michel Ange – Chapelle Sixtine (1508 – 1512)

Les choix picturaux de Michel Ange et de Raphaël dans le décor du Vatican vont contribuer à diffuser l’image de Dieu comme « Vieillard vénérable ».

 

 

Le péché originel : Lucas Cranach dit l’Ancien (1533)

Lien pour voir l’oeuvre : www.lemonde.fr
Représentés en pied et à peine cachés par une branche d’arbre, puisqu’avant la chute, Adam et Eve n’éprouvent pas le besoin de se vêtir.
Eve écoute le serpent qui murmure à son oreille et tend le fruit défendu à Adam.
L’arbre de la connaissance du bien et du mal semble chargé de pommes.
Le cerf et le lion symbolisent la luxure et le bestiaire harmonieux du paradis où coexistent bêtes fauves et créatures faibles.

Joseph vendu par ses frères : Vitrail provenant de la Sainte Chapelle de Paris
La scène représente l’épisode de Joseph vendu par ses frères à des marchands pour être vendu en Egypte.
Les éléments utiles à l’identification de la scène sont présents :
• La margelle de la citerne où Joseph a été jeté par ses frères,
• La petite taille de Joseph pour montrer qu’il est le plus jeune,
• Le chameau pour évoquer la caravane de marchands,
• La bourse que l’un des frères tient dans sa main.

 

 

La littérature et la Genèse : la littérature relative au texte de la Genèse

 

Paradis perdu (Paradise Lost) de John Milton, 1667.
Crainte et tremblement (Frygt og Bæven) de Søren Kierkegaard, 1843. Essai philosophique à partir de Gn 22.
Joseph et ses frères (Joseph und seine Brüder) de Thomas Mann, 4 volumes entre 1933 et 1943.

 

La Publicité et la Genèse

Les personnages de la Genèse sont très présents dans les publicités, surtout Adam et Ève. Cliquez sur les images pour découvrir les extraits publicitaires :

 

Adam et Eve et la pomme de terre :
Adam et Eve et le yaourt :

 

Le cinéma et la Genèse

Les personnages de la Genèse sont très présents dans le cinéma. »]Pour le cinéma, il convient de distinguer les films qui s’inspirent d’un récit biblique comme Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille ou L’Évangile selon saint Matthieu de Pasolini et les films qui font allusion à des passages bibliques, par exemple, Ez 25,17 à trois reprises dans « Pulp Fiction » de Quentin Tarentino ou Ez 18,20 et Ex 8,2 dans Magnolia de Paul Thomas Anderson.
The Bible: In the Beginning, de John Huston, 1966 sur Gn 1-22.
Joseph : le Roi des rêves, dessin animé de DreamWorks, par l’équipe qui avait fait Le Prince d’Égypte, sorti directement en DVD en 2000.
Blade Runner, de Ridley Scott, 1982. Beaucoup de thèmes influencés par la Genèse.
Le Déluge dans 2012, de Roland Emmerich, 2009.
La Tour de Babel dans Metropolis de Fritz Lang, 1927.
Le Sacrifice d’Andrei Tarkovsky, 1986.
A Serious Man, de Joël et Ethan Coen, 2009 (cf. le sacrifice d’Isaac)
Jacob’s Ladder, de Adrian Lyne, 1990.
Série Desperate Housewifes Saison 2, Gaby demande à Carlos d’avoir un enfant avec leur femme de ménage d’origine chinoise Xiao-Mei qui devient une mère-porteuse. On pourrait voir là un écho de la Genèse 16 quand Sara demande à Abram d’avoir un enfant avec sa servante égyptienne Agar.
Voir La bible et le cinéma

 

 

 

La musique et la Genèse

Il convient de distinguer entre musique populaire et musique classique. »]Nous trouvons beaucoup de références dans la musique populaire américaine pour deux raisons : d’une part, le contexte majoritairement protestant fait que les Américains ont depuis toujours une très bonne connaissance des textes bibliques, et, d’autre part, on n’hésite pas dans la sphère publique à faire référence à la Bible :

Bob Marley, « We and Dem », 1980
Bob Marley cite le texte de la Genèse qui dit que Dieu donne aux hommes domination sur la terre (Gn 1,26).
Bob Dylan, « Man Gave Names to All the Animals », 1979
Dylan cite le texte de la Genèse qui dit que l’homme donna des noms à tous les animaux (Gn 2,20).
Bob Dylan, « Highway 61 Revisited », 1965
La chanson propose en cinq strophes cinq problèmes qui vont trouver leur épilogue sur la Highway 61 qui va de La Nouvelle-Orléans à Duluth où Dylan a grandi. Dans la première strophe, Dylan revisite le sacrifice d’Isaac de Gn 22. Il est intéressant de se rappeler que le père de Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman) se prénomme Abram.
• Cette chanson fut reprise par PJ Harvey (1993)
Leonard Cohen, « Story of Isaac », 1969
Cohen raconte l’épisode de Gn 22 du point de vue d’Isaac. Dans le contexte des manifestations contre la Guerre du Vietnam, la fin de la chanson critique ces pères qui sacrifient leurs fils en les envoyant faire la guerre.
• Cette chanson fut reprise par Suzanne Vega (1995)
Joan Baez, « Isaac and Abraham », 1992
Joan Baez revisite Gn 22.
Madonna, « Isaac », 2005
On sait que Madonna (née Madonna Louise Veronica Ciccone), de culture catholique, est depuis quelques années très influencée par la Kabbale. Cette chanson a pour titre original The Binding of Isaac (la ligature d’Isaac). En reprenant des passages d’un poème juif yéménite du XVIIe siècle, Madonna retrouve des accents orientaux déjà aperçus pour Frozen (1998) où dans le clip elle arborait, pour la première fois, au poignet gauche le cordon rouge de la Kabbale.
• Reprise par Shania Twain d’une chanson country de Dolly Parton, « Coat of Many Colors », 1971
Cette chanson revisite la tunique princière offerte par Jacob à son fils préféré Joseph (cf. Gn 37,3). Dans la chanson, c’est une mère très pauvre qui donne ce manteau de plusieurs couleurs à sa fille.
Joan Osborn, « One of Us », 1995
Le clip video commence par un White Spiritual (par opposition à Negro Spiritual), une vieille chanson baptiste du Sud profond des années 1930 : « Oh one of these nights and about twelve o’clock, This old world’s goin’ ta reel and rock. Saints will tremble and cry for pain, For the Lord’s gonna come in his heavenly airplane. »
Par rapport à l’Ancien Testament où Dieu peut être appelé Yahvé ou Élohim, la chanson pose la question de comment appeler Dieu (« If God had a name, what would it be / And would you call it to his face »). Elle pose aussi la question de la nature de Dieu, comment est-il vraiment et s’interroge sur les representations anthropomorphiques de Dieu dans l’Ancien Testament (« If God had a face, what would it look like / And would you want to see »).
La chanson pose également la question « What if God was one of us » qui renvoie d’une part à l’Imago Dei de Gn 1,26 et d’autre part à l’Incarnation de Dieu en Jésus.
On trouve dans la chanson une pointe anti-papiste rappelant que nous sommes plutôt dans un contexte baptiste d’Église blanche du Sud profond « Nobody calling on the phone / Except for the pope maybe in Rome »
La chanson, comme la Bible, comporte différentes théologies dans la mesure où Dieu est à la fois grand (« God is great »), mais aussi pauvre (« Just a slob like one of us »).
Mais Dieu est aussi mon prochain que je peux croiser comme dans la Parabole du Bon Samaritain (« Just a stranger on the bus / Trying to make his way home »). Il est vraiment l’un de nous.
Musique classique
Joseph Haydn, La Création (Die Schöpfung), 1798.
Gabriel Fauré, La Chanson d’Ève, 1910.
Darius Milhaud, Caïn et Abel, 1944.
Camille Saint-Saëns, Le Déluge, 1876.
Anton Rubinstein, La Tour de Babel (Der Thurm zu Babel), 1870.
Igor Stravinsky, Babel, 1944.
Benjamin Britten, Canticle II: Abraham and Isaac, Op. 51, 1952.
Igor Stravinsky, Abraham et Isaac, 1963.
Arnold Schönberg, Échelle de Jacob (Die Jakobsleiter), 1916.
Igor Stravinsky, Abraham et Isaac, 1963.
G. F. Haendel, Joseph et ses frères (Joseph and his Brethren), 1744.

 

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